LES MILLES, LE TRAIN DE LA LIBERTÉ

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Les Milles  n’estpas l’adaptation d’un livre de Jean-Jacques Rousseau, mais un village provençal, un camp de détention pendant la deuxième guerre mondiale, un film français de Sébastien Grall.

Mai 1940. Ils sontdeux mille parqués au camp des Milles, dans les faubourgs d’Aix en Provence, dans une briqueterie transformée en camp pour étrangers. Ils sont artistes ou aristocrates, communistes ou pro nazis, nains italiens ou juifs allemands, ennemis de la France selon les lois de la drôle de guerre.

Dans la débâcle de  Juin 40 alors que le gouvernement français s’apprête à les livrer à la Gestapo et à l’armée allemande, un officier sort de sa réserve pour organiser leur extraordinaire évasion.

Le commandant Perrochonn’a jamais existé, mais le capitaine Charles Goruchon qui l’a inspiré, officier de réserve, blessé en  14/18 mobilisé en 39 est un Juste, jusque là injustement oublié. Il a sauvé de la mort des artistes comme Marx Ernst et Hans Bellmer.  Refusant de livrer ces civils dont il avait la garde  à l’autorité militaire allemande, il va braver son état major pour organiser l ‘improbable expédition d’un train d ‘évadés escortés par leur gardiens, d’Aix en Provence vers Bayonne et l’océan ou un cargo les attend.

Le commandant est incarné par l’admirable Jean Pierre Marielle ; ses adjoints sont le capitaine Ticky Olgado et le lieutenant François Berléand.  Philippe Noiret est leur général.

Attention le train de la liberté va partir !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver "TRAIN DE VIE"DE RADU MIHAILEANU (1998) ou encore "LA LISTE DE SCHINDLER" DE STEVEN SPIELBERG (1993) .

J’ai assistéà une étonnante rencontre celle du petit fils du capitaine Charles Goruchon  venu offrir une photo de son vrai grand père à son grand  père de  cinéma  le commandant  Jean-Pierre Marielle. La longue silhouette de l’acteur s’est figé devant la photo du soldat jusqu’ alors inconnu et dont il venait de porter l’uniforme et de célébrer la mémoire. Tout d’abord plongé dans un silence recueilli,  il a rugi un  « c’est incroyable »,  incroyable rencontre entre l’acteur et son personnage.

L’histoire du camp des Milles  est partiellement  racontée dans « le Diable en France »  par  l’écrivain allemand Lion Feuchtwängler (l’auteur du juif Süss) incarné dans le film par Rüdiger Vogler, l’acteur fétiche des premiers Wenders  que l’on a vu en Von Zimmel et en uniforme nazi face à Jean Dujardin dans OSS117 Rio ne répond plus.

Le film est l’aboutissementdu travail universitaire d’un  professeur d’histoire au lycée militaire d’Aix en Provence monsieur André Fontaine.

Pour des raisons budgétaires le train de la liberté et le camp de détention provençal ont été reconstitués en Pologne, où les  trains n’ont pas toujours été ceux de la liberté. Seuls les extérieurs devant la Sainte Victoire chère à Cézanne sont en décor naturel.