LITTLE GIRLS BLUE

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LITTLE GIRLS BLUE est un porno californien réalisé en 1978 sur le thème classique du pensionnat pour jeunes filles. Le ressort érotique est des plus évidents, corsé par le fétichisme de l’uniforme scolaire. Pas d’intrigue véritable mais l’observation précise des fantasmes des demoiselles et leurs frasques sexuelles du weekend. Les corps juvéniles se mêlent aux corps enseignants et expérimentent, hors les murs, avec les boyfriends.

Ce schoolgirls movie opte pour des partis pris esthétiques originaux, avec de nombreuses prises de vue en macro sur les organes génitaux. L’abstraction des décors fait baigner les scènes fantasmées dans un onirisme que quelques critiques téméraires ont qualifié de lynchien. On peut aussi y voir un contrepoint froid, presque dérangeant, qui rompt avec le sarcasme léger de quelques scènes réalistes.

Le casting prend soin de choisir des petits gabarits graciles, crédibles lolitas en socquettes blanches. Pas d’actrices vraiment connues pour peupler les salles de la Townsend School for Girls que les amateurs de films fantastiques, en revanche, reconnaîtront aisément. Il s’agit de la Dunsmuir House, filmé deux ans auparavant par Dan Curtis pour son BURNT OFFERINGS avec Oliver Reed et Bette Davis et un an plus tard par Don Coscarelli dans PHANTASM, en maison mortuaire.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES PETITES ECOLIERES (Porno français de 1980 de Claude Mulot, sur le même thème de l'école privée.) ou encore FIRST TIME AT CHERRY HIGH (Porno américain de 1984 réalisé par Eve Milan, sur un sujet similaire, dans la Mrs. Peppers Finishing School for Girls.).

LITTLE GIRLS BLUE a été écrit et produit par Daniel B. Cady, un ancien vendeur de machines à écrire, devenu producteur de films didactiques pour la NASA avant de se lancer avec John Hayes dans le cinéma d’exploitation à la fin des années soixante. Il finança des films d’horreur comme LE JARDIN DES MORTS et BEBE VAMPIRE et quelques Blaxploitations. Après une carrière porno sous le pseudonyme de William Dancer, il revint en 1991 au cinéma d’horreur en produisant DOLLY DEAREST.

On sait vraiment peu de choses sur Joana Williams, la réalisatrice, qui signera une suite à LITTLE GIRLS BLUE en 1983. Elle aurait été une starlette du porno soft avant de rejoindre la petite cohorte des pionnières américaines du hardcore, comme Sharon McNight, Roberta Findlay, Ann Perry ou Svetlana, qui se sont imposés dans un milieu dominé par les hommes. Son premier film est le remarqué SOFT PLACES avec Annette Haven, suivi de quelques autres. Plusieurs historiens du porno américain lui attribuent aussi FIRST TIME AT CHERRY HIGH, de nouveau une histoire de pensionnat pour jeunes filles.

Dans LITTLE GIRLS BLUE, son approche du sexe est franche, dénuée de moralisme, parfois humoristique, toujours centrée sur le plaisir des personnages féminins. La fellation règne à part égale avec le cunilingus et les hommes sont quasiment tous manipulés, voire trompés. SANS PEUR ET SANS CULOTTES est le titre d’exploitation français qui colle parfaitement à cette liberté sexuelle.