MARIE BAIE DES ANGES

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Un petit goût d’adolescence perdue… Une sensation de danger et de liberté à la fois… Le sentiment que le coup de foudre n’est jamais plus beau que lorsqu’on le sait éphémère, voire condamné… Marie Baie des Anges, le film de Manuel Pradal va vous entrainer sur un chemin qui vous rappellera peut-être votre propre route.

Vous y ferez la connaissance de Marie et Orsa, deux gamins paumés qui vivotent entre arnaques et coups de cœur. Lui est un petit délinquant sans réelle envergure, elle une beauté farouche qui use de ses charmes pour survivre. Deux destins parallèles qui vont pourtant se rejoindre et s’unir pour une histoire d’amour passionnée et compliquée, sous le soleil du midi… Un film sensible et révolté aussi, qui dresse le portrait d’une enfance hésitant à passer dans le monde des adultes tout en en épousant les codes et les périls…

Vahina Giocante et Frédéric Malgras vous invitent maintenant à suivre leurs pas et cette balade commence dans un train…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES 400 COUPS (Les petits drames de l'enfance prennent parfois des proportions inquiétantes, à hauteur de môme ! Les héros de Pradal ou Truffaut traversent ces épreuves et en sortent grandis...) ou encore LA VIE D'ADELE (Une rencontre amoureuse, la sensation de danger ou d'enfreindre les conventions de la bonne société... Autant de ressorts qui animent ces deux films au regard tendre et sauvage sur la vie.).

L’adolescence est un formidable terrain de jeu ou d’exploration pour les cinéastes. Bien avant Manuel Pradal, d’autres metteurs en scène en ont d’ailleurs fait leur spécialité. Quand on évoque ce « genre » dans le cinéma français, un nom revient immédiatement avec évidence : François Truffaut.

Qui mieux que le fer de lance de la Nouvelle Vague a justement réussi à surfer avec justesse et sincérité sur celle de ce moment de nos vies où le corps s’accroche à l’enfance, alors que la tête et parfois le cœur ont déjà basculés vers des envies plus adultes ? Dès son premier film, Une visite en 1954, Truffaut pose sa caméra sur ces personnages qui vont à jamais caractériser son œuvre, même s’il saura avec le temps s’intéresser et nous intéresser à des destinées plus mûres. Les 400 coups en 1959 et L’enfant sauvage dix ans plus tard aborderont à nouveau avec passion ce temps de l’enfance confronté à celui des adultes. Il y a évidemment de cela dans Marie Baie des Anges que vous venez de voir mais Pradal a également puisé son inspiration dans le vivier d’autres cinéastes attirés comme lui par ce thème. Pialat avec L’enfance nue ou A nos amour fait partie de cette famille-là…

Plus récemment, le travail d’Abdelattif Kéchiche est également remarquable : qu’il s’agisse de Sara Forestier dans L’esquive, Hafsia Herzi dans La graine et le mulet ou Adèle Exarchopoulos dans La vie d’Adèle, ses héroines rejoignent Marie, la jeune sauvageonne au cœur libre du film que vous venez de voir. C’est Vahina Giocante qui l’incarne, aux côtés d’un autre débutant en 1997, Frédéric Malgras. Si lui a un peu disparu de nos écrans, elle s’y est installée, promenant sa silhouette longiligne et ses beaux yeux clairs dans des films remarqués comme 99 francs de Jan Kounen ou Bellamy de Claude Chabrol…