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Les films sur l’adoption ne sont pas rares. Et tous les genres y passent de la comédie comme Il a déjà tes yeux de Lucien Jean-Baptiste, le drame façon Lion de Garth Davis ou un peu des deux comme le film d’animation Ma vie de Courgette de Claude Barras. Handle with Care est clairement dans la catégorie drame mais avec un angle peu commun. 

En effet, on y suit Kjetil qui, après la mort soudaine de sa femme, doit s’occuper seul de son fils adoptif, Daniel, qui a seulement six ans. Incapable de faire face à son rôle de père, il décide de le ramener dans son pays natal, la Colombie, afin de rechercher la mère biologique du garçonnet. En quelque sorte de le rendre. 

Si on a plus l’habitude de voir des enfants adoptés essayer de rechercher leurs origines ou comment une famille, et/ou l’enfant, s’adapte à la nouvelle situation, rare il est, en effet, de voir l’angle de l’incapacité à gérer la situation. Quand l’adoption rencontre un deuil profond, c’est ce que propose d’observer ce long métrage norvégien d’Arild Andresen.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UN ENDROIT COMME UN AUTRE D'UBERTO PASOLINI (Là aussi, deuil, adoption et parentalité se rencontrent dans la douleur.) ou encore LION DE GARTH DAVIS (Retrouver la mère biologique est aussi au coeur de ce drame cette fois situé en Inde.).

Aborder l’adoption est un peu une gageure. Surtout pour éviter de tomber dans un mélodrame un peu simpliste qui jouerait sans cesse sur la même corde de l’émotion. Certains se placent du point de vue de l’enfant, encore petit ou grandi, comme Lion de Garth Davis, Ma Vie de Courgette de Claude Barras ou même Shazam! de David F. Sandberg quand d’autres choisissent celui des parents comme Apprentis parents de Sean Anders ou Esther de Jaume Collet-Serra voire même du système autour de l’adoption comme Pupille de Jeanne Herry. Handle with care d’Arild Andresen lui choisit la relation père-fils et la difficulté de créer un lien pour raconter cette histoire. 

Plus qu’une histoire d’adoption où un père dépassé par la situation décide de « rendre » l’enfant comme un vulgaire paquet, Handle with care est un voyage initiatique autour de deux êtres atteints du même mal mais incapables de le communiquer l’un à l’autre : le manque. Le père Kjetil est complètement atterré et bouleversé par la mort de sa femme, le coeur coupé en deux, tandis que le petit Daniel aimerait revoir sa mère. Les deux souffrent d’un même deuil soudain et terrible qui les empêchent de se lier l’un à l’autre, de faire connaissance et de s’apprivoiser. Cette violence du rejet de l’autre est démultipliée par le contexte de l’adoption mais le cinéaste norvégien Arild Andresen ne se limite pas à ce contexte pour justifier l’émotion. Il creuse en profondeur cette question du lien, ce rapport à l’autre, à cet inconnu qu’est notre enfant. 

Pour réussir ce tour de force discret, celui de ne jamais tomber dans le piège du sentimentalisme à outrance ou dans le mélo facile, le réalisateur a choisi Kristoffer Joner pour incarner le père. Cet acteur s’était déjà fait remarqué dans The Revenant de Alejendro Gonzalez Inarritu, Mission : Impossible - Fallout de Chrisstopher McQuarrie mais aussi dans The Wave de Kristian Elkjord, film catastrophe autour d’un tsunami provoqué par l’effondrement d’un fjord. Mais surtout il avait déjà marqué les spectateurs fidèles d’Arild Andresen puisque ce dernier l’avait fait joué dans The Orheim Company où il incarnait déjà un père.

Veuf, Kjetil ne s'entend pas avec son fils adoptif de 6 ans. Il entreprend de rechercher sa mère biologique en Colombie. L'originalité du troisième film d'Arild Andresen réside dans le portrait d'un père qui n'aime pas son fils ou qui, du moins, ne se sent pas capable de vivre ...