OFFICER DOWNE

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Face à un monde violent, rien ne vaut la méthode radicale. Partant de cette conception trumpienne de la société, vous allez maintenant découvrir un film qui, lui, possède suffisamment de second degré pour faire passer la pilule !

Imaginez un policier décédé en service qui reviendrait d’entre les morts pour nettoyer les rues des criminels… Adapté d’une bande dessinée ultra-violente, le film ne s’embarrasse guère des principes de la présomption d’innocence ou des tirs de sommation : non, comme on dit chez Audiard « c’est du brutal » ! Précisons que cette série B qui assume totalement ses excès a été coréalisée par Shawn Crahan, fondateur et percussionniste du groupe métal Slipknot, dont le répertoire et les doux accords feraient passer Iron Maiden pour de la musique de chambre.

Pour en terminer avec cette douce ambiance et permettre à Tatie Clara de sortir de sous le radiateur, je précise que Officer Downe est écrit et produit par le tendre Mark Neveldine auquel on doit le diptyque Hyper tension avec entre autres le si doux Jason Statham…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver GHOST RIDER (Revenir d'entre les morts pour lutter contre le crime : cascadeur ou policier, le prix d'une âme vaut-il celui de la justice ?) ou encore UN JOUR SANS FIN (Refaire jour après jour les mêmes choses pour finalement en apprendre l'essentiel sur soi-même...).

Le personnage du flic ou du citoyen vengeur est une constante du cinéma américain depuis les années 70. La société se radicalisant outre Atlantique, entre crise économique et revendication raciales, le cinéma a vite compris qu’il y avait là un créneau à exploiter, puisqu’en faisant écho aux névroses des spectateurs, on finirait bien par les attirer en salle pour une sorte de séance collective de psychothérapie !

Clint Eastwood et Charles Bronson ont longtemps incarné cette tendance. Le premier a créé avec la série de  L’inspecteur Harry une mythologie violente qui lui a longtemps valu la réputation peu flatteuse et usurpée d’un fasciste. Cinq films au total, de 1971 à 1988, dans lesquels Harry Callahan, policier aux méthodes peu orthodoxes traque un sérial killer, des ripoux ou des terroristes. Allant bien plus loin que la simple exposition d’une violence gratuite, la saga constitue simplement le reflet d’un monde livré à lui-même, prêt à succomber aux sentiments extrêmes…

Charles Bronson lui est allé plus loin en jouant également dans une suite de films à la philosophie plus discutable.  Un justicier dans la ville en 1974 raconte comment un modeste employé d’un cabinet d’architecture, pacifiste de nature va se transformer en tueur implacable, suite au meurtre de sa femme et à l’agression de sa fille. Devant l’inaction et l’inefficacité de la police, Paul Kersey commence un périple sanglant, abattant le moindre truand se trouvant sur son chemin… Là aussi, 5 films verront le jour, aussi violents qu’embarrassants, laissant à penser que seule la justice individuelle, (même si son désir est compréhensible), est efficace. Un concept que Paul Verhoeven poussera à son paroxysme en 1987 dans Robocop, thriller futuriste comptant le destin tragique d’un policier laissé pour mort et transformé en créature mi-homme mi-machine pour lutter contre le crime. Clins d’œil appuyés aux dérives totalitaires, violence graphique et esthétique, le film résonne aujourd’hui étrangement à l’heure où nos dirigeants s’interrogent sur les moyens de lutter contre le péril criminel, d’où qu’il vienne…