SHROOMS

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Généralement, dans un film d’horreur, quand une bande de post ados partent pour une session de camping dans des bois douteux,  il y 99 chances sur cent qu’ils se fassent étriper par un tueur psychopathe. Du genre Jason Voorhees, le zigouilleur attitré de la longue série des Vendredi 13 pour prendre le plus célèbre.

Avec Shrooms, le réalisateur irlandais Paddy Breathnach tente de renouveler le genre à sa façon  en faisant ingurgiter à ses protagonistes des champignons hallucinogènes qu’ils trouvent sur leur chemin. Victimes d’hallucinations carabinées, les six jeunes campeurs ne savent alors plus si le tueur à la hache qui semble les suivre  existe bel et bien ou s’il est le fruit de leurs fantasmes psychotroniques.

Navigant entre l’humour potache du à l’absorption des champignons douteux  (ce qui donne, à l’écran, une vache qui parle !) et le slasher basique à la Halloween/Vendredi 13, Shrooms  joue plusieurs cartes à la fois. Y compris celles de la paranoïa ambiante, du gore décontracté et même - quand le tueur cagoulé  apparaît de manière un peu floue devant les yeux explosés de certains protagonistes – du nouveau cinéma d’épouvante japonais à la The Ring. Bref, avec Shrooms, on  le choix entre rire ou trembler. Voire les deux à la fois…  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DARKNESS (Parce que faute de forêt, dans ce film, c'est une maison qui est hantée) ou encore LE PROJET BLAIR WITCH (Parce que dans ce film aussi des individus effrayés se retrouvent dans une forêt qui cache de nombreux secrets).

Beaucoup moins connu  que ses compatriotes Jim Sheridan ou Neil Jordan, l’irlandais Paddy Breathnach, contrairement à ce que pourrait laisser croire son Shrooms, n’est pas un réalisateur spécialisé dans le  cinéma d’horreur même s’il est plutôt fan du genre en tant que spectateur.

C’est au milieu  des années 90 qu’il est révélé avec le polar décalé  Irish Crime sur la confrontation maladroite de deux petites frappes  avec le milieu criminel. Le ton du film  évoquant, comme le précisait un critique de l’époque, celui de la « comédie italienne arrosée à la Guiness ».  Irish Crime obtiendra d’ailleurs 10 récompenses et six nominations dans des festivals internationaux.

Trois ans plus tard, en 2001, Paddy Breathnach signe Coup de peigne sur un concours de coiffure dans une petite ville d’Angleterre et qui vaut son coup d’œil amusé pour le jeu enlevé d’Alan Rickman, le méchant  fielleux du premier Piège de Cristal.  Etonnant donc que ce cinéaste s’attaque, à l’âge de 42 ans à un genre - l’horreur teenage/potache –  allant presque à l’encontre du ton réaliste de ses précédents films. Mais  comme il l’a précisé dans des interviews pendant la promotion de Shrooms, ce qui l’intéressait avant tout était de rendre à l’écran les  sensations  que l’on peut ressentir en absorbant des champignons hallucinogènes. Un peu comme l’avait fait Roger Corman dans les années 60, avec son film psychédélique The Trip, ou Peter Fonda voyait le monde  sous LSD. 

Des jeunes qui partent s'éclater dans un endroit sombre et isolé de tout, où rôde une entité tueuse, cela ressemble quand même beaucoup aux clichés de base de bon nombre de films d'horreur. La différence ici, c'est que les champi remplacent l'alcool, mais à part ca... Ceci ...

Flashback en février 2008, Shrooms, petit nanard sans prétention, arrive enfin en France !Miné d’un score affreux de 1.8/5 par AlloCiné 2.4/6 par Cineseries.com et 22% de satisfaction sur Rotten Tomatoes . Le film est un slasher classique dans sa forme, boosté par l’argument ...