THAT'S LIFE (C'EST LA VIE)

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That’s life, autrement dit, c’est la vie. Cette maxime pourrait parapher quasiment toutes les œuvres du génial Blake Edwards, décédé en 2010. Ses comédies tournent toujours autour de personnages souvent brillants mais qui cherchent un sens à leur vie. Cette quête va leur faire commettre de nombreuses bêtises. Le voyage est toujours plein de désillusions, et le comique naît de cet écart entre le fantasme et sa réalisation souvent triviale. Mais il y a une sorte de résignation apaisée devant l’absurdité du monde tel qu’il va. Quand bien même n’aurait-elle aucun sens, « c’est la vie ».

La décennie 70 a été douloureuse pour Blake Edwards. Le cinéaste enchaîne les échecs et les projets avortés, et il doit décliner à outrance sa célèbre série de La Panthère rose. Les années 70 se termineront sous de meilleures auspices puisqu’en 1979, il réalise ce qui restera un de ses plus gros succès, Elle alias 10 en anglais. Ce succès lui permet de réaliser une série de films très réussis consacrés aux rapports amoureux entre hommes et femmes. That’s life est peut-être le chef d’œuvre de cette période, Blake Edwards étant au sommet de son Art. C’est aussi son film le plus émouvant, sans doute parce qu’il traite pour la première fois de la vieillesse, plus précisément, de la vieillesse au sein du couple.

Harvey va célébrer son soixantième anniversaire. Mais il est en dépression. Le week-end va être éprouvant pour le futur sexagénaire, devant gérer sa maladie, sa femme qui attend angoissée les résultats d'une biopsie, et ses enfants de passage. Les héros des films de Blake Edwards ont souvent été des alter ego du cinéaste, et c’est encore une fois le cas ici, avec pour l’incarner à l’écran, Jack Lemmon. Egocentrique et hypocondriaque, on ne peut pas dire qu’Edwards soit tendre avec lui-même. Mais comme toujours, le mélange d’humour et de tendresse, fait de ses films des œuvres magnifiques sur la condition humaine, ou les choses graves se disent avec humour, la politesse du désespoir comme il est coutume de dire.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TENDRES PASSIONS DE JAMES L. BROOKS. (Une mère et sa fille recherchent l’amour. James L. Brooks est l’autre grand maître avec Blake Edwards de la comédie existentielle.) ou encore LAST CHANCE FOR LOVE DE JOEL HOPKINS. (Un futur sexagénaire divorcé (Dustin Hoffman) part à Londres assister au mariage de sa fille. Il fait la connaissance d’une Anglaise esseulée (Emma Thompson). Une comédie romantique incarnée par des personnages qui ont déjà eu le temps de vivre une vie complète. L’amour n’a pas d’âge.).

La femme du héros est interprétée par Julie Andrews. Quelle incroyable carrière que celle de cette comédienne anglaise. Elle part très jeune aux Etats-Unis et entame une carrière sur scène à Broadway. Son premier film au cinéma sera aussi un de ses plus célèbres : Mary Poppins. Souvenez-vous, la chanson « Supercalifragilisticexpialidocious”, c’est elle. L’Académie des Oscars est  en général plus habituée à récompenser des interprétations dramatiques que des rôles légers dans des comédies produites par Walt Disney… et pourtant cette même Académie décernera à la comédienne un Oscar. Son troisième film la fera entrer dans la légende Hollywoodienne, il s’agit encore d’une comédie musicale, La Mélodie de Bonheur.

Julie Andrews rencontre Blake Edward à l’occasion de la production de Darling Lili, une comédie musicale - encore une  -  coécrite par William Peter Blatty, l’auteur de L’exorciste ! Le tournage se passa mal et les relations entre Blake Edwards et le studio Paramount furent orageuses. Il s’inspira de cette malheureuse expérience dans la comédie S.O.B. quelques années plus tard. Le film est un échec retentissant, mais Edwards a rencontré la femme de sa vie. Ils se marièrent peu de temps après le tournage et resteront ensemble jusqu’à la mort de Edwards en 2010.

Julie Andrews et Blake Edwards ont tourné sept films ensemble, parmi lesquels Victor, Victoria, L’homme qui aimait les femmes, le remake du film de François Truffaut ou Elle. That’s life est leur dernière collaboration. Film sur un couple vieillissant, Edwards s’est inspiré de sa vie avec l’actrice. Il offre à sa femme un superbe rôle d’épouse compréhensive malgré les errements de son époux. Quel plus beau cadeau de mariage que ce That’s life ?

Dans les années 1980, Blake Edwards tournait beaucoup de films en relation à sa situation personnelle, y compris 10, tourné en 1979. C'était un homme en proie aux doutes, luttant apparemment contre la dépression, l'alcoolisme, la tentation de voir ailleurs.... Il s'est offert ...

That's Life! (C'est la vie !) est une comédie dramatique écrite, réalisée et produite par Blake Edwards (sur une musique composée par Henry Mancini... qui met en scéne pendant un long week end de 72 heures... la vie (en sursis?) Gillian Fairchild (superbe Julie Andrews), ...