Il y a deux parcours de musiciens noirs américains dans
La Route de Memphis. Celui de B.B. King, issu des champs de coton et qui, selon les mots de Richard Pearce « a entendu une musique et s'est rendu à Memphis pour faire partie d'un monde dont il pouvait jusque-là seulement rêver », et celui de Bobby Rush qui sillonne le pays à bord d'un énorme autobus et, selon Robert Kenner, « joue encore dans le circuit qui était celui de B.B. King dans les années 1950 ». Parmi les êtres magnifiques que sont B.B. King, Bobby Rush, ou Rosco Gordon dont nous faisons la connaissance dans ce film, la ville de Memphis, et notamment la rue mythique qu'est Beale Street, est un personnage à part entière. « Terreau extraordinairement fertile pour le développement d'un style musical local », Memphis est la première ville à avoir lancé une radio entièrement gérée par des Noirs, la WDIA en 1948. Dès l'année suivante, cette radio unique en son genre était écoutée part un dixième de la population afro-américaine. L'un de ses animateurs, Rufus Thomas, raconte d'ailleurs dans le film qu'il lui arrivait de déclarer à certains de ses interlocuteurs incrédules : « Si tu pouvais être noir un samedi soir à Beale Street, tu ne voudrais plus jamais être blanc ! » Place au blues, donc !
Dans le même genre vous pouvez trouver DREAMGIRLS DE BILL CONDON (2007) ou encore LE BLUES-GODFATHERS AND SONS DE MARC LEVIN (THE BLUES-GODFATHERS AND SONS, 2003) .