L’année 2003 a été aux USA "l’année du blues" et ce pour commémorer le 100ème anniversaire de cette musique sortie de nulle part et qui a irrigué le 20ème siècle. Les 7 films de la série Martin Scorsese presents ont été confié à des artistes importants puisque Eastwood y côtoie des pointures comme Wim Wenders, Mike Figgis et Martin Scorsese en personne. On le sait et sa filmo témoigne en sa faveur : Clint s’est rêvé en pianiste de blues, il avait d’assez grandes mains pour ça. Mais il fut comme on le sait plutôt un chasseur blanc au cœur noir. Et oui il s’est toujours appuyé dans son œuvre sur la musique du diable ou des bastringues comme on voudra. Il y a bien sûr Honky tonk man (1982) un road movie musical à base de country, ou encore Bird, biopic brillant sur la vie de Charlie Parker, mais en écoutant attentivement les BO de tout ses films, il est bien rare de ne pas entendre de blue note. Evidemment, voir dans ce documentarire le grand Clint quasi intimidé assis aux côtés de Ray qu’il appelle Raymond, c’est aussi se rappeler avec émotion que depuis le 10 juin 2004, le grand Ray Charles est parti rejoindre le paradis des bluesmen. Au passage on notera que Ray Charles, surnommé the genius, et Clint Eastwood sont nés à trois mois d’intervalle la bonne année 1930. Nés sous cette bonne étoile qui en a fait des hommes au début des années 50. Des hommes complètement possédés par le swing, cette musique noire qui s'apprêtait à envahir le monde entier. Outre la présence physique de survivants de l'époque héroïque, il faut noter aussi la présence de formidables images d'archives avec des gens comme Art Tatum, John Lee Hooker, Muddy waters, Billie Hollyday et bien d'autres.
Le blues c'est aussi la musique du diable. Et franchement, si l'enfer est pavé de cette musique-là, on veut bien y aller avec le grand Clint comme guide !