THE LEGEND OF LADY BLUE

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Certains films pornographiques en disent parfois long sur la société ou l’époque qu’ils décrivent. C’est le cas pour The legend of lady Blue qui, tourné en 1978, couvre une grande partie de la décennie des seventies aux Etats Unis. L’histoire démarre par l’étreinte torride de deux jeunes gens, Iris et Charlie, qui se jurent un amour éternel. Ils ont grandi et fait leurs études dans une petite ville du Dakota et n’envisagent pas de vivre l’un sans l’autre. Lui rêve de devenir toubib, elle veut devenir une star de cinéma. Mais nous sommes en 1970 aux Etats Unis et Charlie va devoir partir pour le Vietnam. Il va y découvrir la violence, la drogue et les mille et une perversions des bordels de Saigon. Une fois démobilisé, quand Charlie revient au pays pour entamer ses études de médecine, Iris est partie pour Los Angeles à la conquête d’Hollywood. Là, elle va tomber dans les griffes de Gloria, une redoutable séductrice qui fait la pluie et le beau temps dans l’industrie du cinéma. Gloria, interprétée ici par la sublime Gloria Leonard va faire d’Iris sa chose, son esclave sexuelle. Ce film nous raconte le parcours qu’Iris et Charlie vont avoir à faire chacun de leur côté avant de se retrouver fortuitement pour une happy end romantique comme dans tout bon mélo hollywoodien.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BODIES IN HEAT (PAUL VATELLI - 1983) ou encore LES PARAPLUIES DE CHERBOURG (JACQUES DEMY - 1964) .

Comme beaucoup de films de l’âge d’or du cinéma pornographique, disons grosso modo entre 1972 et 1985, The legend of lady Blue tente de ressembler à un vrai film. L’histoire a un début, un développement et une fin et le scénario se concentre sur les deux personnages principaux et leur destinée. La photo et le cadre sont dignes d’un film sorti d’une major compagnie à l’époque. Et ce n’est peut-être pas dû au hasard car A. Fabritzi, Jesse Pearson de son vrai nom, appartenait à l’industrie du cinéma depuis pas mal d’années avant de réaliser ce film qui devait être son premier et son dernier. Comique dans les shows télévisés de Ed Sullivan entre autres, c’était également un comédien qui  avait  tourné en 1963 dans une comédie musicale de George Sidney, Bye bye Birdie, où il incarnait une rock star façon Elvis Presley aux côtés de Janet Leigh et de Ann-Margret. Il devait hélas mourir d’un cancer à 49 ans, un an après le tournage de son unique mise en scène.                                                                                                                                          

Il n’est d’ailleurs pas le seul à n’avoir tourné qu’un seul film. John Smith (ça sent le pseudo à plein nez !) qui incarne Charlie le fiancé d’Iris, n’est jamais réapparu sur le moindre morceau de pellicule. Peut-être est-il devenu réellement toubib…

Iris, qui d’innocente amoureuse devient au fil de l’histoire une call-girl de luxe, est interprétée ici par la fragile et virginale Maureen Spring. Elle a fait un passage éclair dans le cinéma adulte avant de disparaître. Quatre films entre 1977 et 1978. Peut-être a-t-elle épousé son agent… 

Gloria Leonard qui joue Gloria, l’agent d’Iris justement, a laissé une trace beaucoup plus marquante dans les mémoires. Née en 1940 à New York, elle fait de brillantes études avant d’exercer ses talents comme trader à la bourse de Wall Street. Elle a 36 ans lorsqu’on la découvre dans The opening of Misty Bethoveen du talentueux Radley Metzger. Elle compose l’année suivante le personnage d’une troublante lesbienne refoulée dans Odyssey – Le voyage ultime de Gerard Damiano, puis fera scandale en mère incestueuse de Tom Byron dans la série des Taboo american style. Parallèlement à sa carrière de hardeuse et de comédienne, elle devient en 1977 la rédactrice en chef d’un célèbre magazine pour homme : High Society. Elle exercera cette fonction 14 années durant et parviendra à placer son journal dans le peloton de tête des meilleures vente dans la lignée de Playboy ou de Penthouse.