THE OTHER SIDE

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Le film s’intitule Andra Sidan, dans sa version originale. Traduit du suédois cela signifie « l’autre côté », d’ailleurs l’oeuvre est connue sous le titre anglais The other side. Qu’y a-t’il de l’autre côté? C’est une bonne question que l’on s’est tous posés.

En l’occurrence, l’histoire est liée à l’emménagement dans une jolie maison d’une famille recomposée. Un homme, son fils de 6 ans et la belle-mère. La mère, et bien, vous découvrirez ce qu’il lui est advenu. Mais il y a une autre maison mitoyenne, symétrique, apparemment abandonnée.

Le film a été présenté au festival du film fantastique de Gerardmer 2020 car il y est question d’horreur. Il vient donc de Scandinavie et c’est un tandem suédois qui le signe : Tord Danielsson et Oskar Mellander. Maintenant, laissez-les donc nous parler de l’au-delà .

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'AUTRE DE ROBERT MULLIGAN (1972) (Un film marquant aussi beau plastiquement qu'effrayant dans son concept. Il s'agit d'une histoire d'enfants identiques, jumeaux ou double, sans rien spoiler. Evidemment l'un des deux est maléfique. Sur la rivalité enfantine, la monstruosité et la jalousie, une oeuvre dérangeante.) ou encore L'EXORCISTE DE WILLIAM FRIEDKIN (1973 ) (La Bible, si l'on ose dire, du film d'enfant possédé. Mais aussi un film d'horreur dont le cadre est principalement la maison, et plus encore la chambre de l'enfant. L'entité maléfique qui possède l'enfant est doublement diabolique puisque son origine est païenne et pré-chrétienne.).

Les enfants ont des amis imaginaires, le cinéma en a abusé. Surtout le cinéma d’horreur : Docteur Jekyll et Mister Hyde en pampers, on connait. Le cinéma qui fait peur raffole aussi des maisons hantées ou/et inhabitées. C’est sur ce thème tout simple que s’est construit ce film d’un tandem de sales rêveurs. Mais avec une dimension organique et fantasmatique intrigante : les maisons communiquent par le grenier. Et l’horreur vit dans les soubassements. La tête et le ventre.

Si l’on admet que le film repose sur l’absence de la génitrice morte, sur la substitution de la mère et l’absence du père, on n’est pas loin de la vengeance matricielle. Tord Danielsson et Oskar Mellander laissent l’inconscient de leur oeuvre parler sans plus. Ils organisent la peur dans un univers clos et symétrique. La maison gentille, la maison méchante. La vie et son envers.

C’est le premier film au cinéma de ces deux réalisateurs qui se sont connus en 2012 en écrivant une série d’horreur, déjà, pour une télé suédoise. Pour élaborer The other side, ils se sont, et le générique en témoigne, inspirés de faits réels. On trouve vraiment de tout dans les maisons suédoises. Signalons que la jeune Dilan Gwyn qui joue le rôle principal et n’a pas encore trente ans, a étudié à la Sorbonne avant de s’envoler pour l’Angleterre puis les Etats-Unis. Elle a fait ses classes dans l’épouvante : Dracula untold de Gary Shore (2014) et surtout The convent de Paul Hyett (2018). Enfin on l’a vue dans le casting international de filles en guerre pour Soeurs d’arme de la française Caroline Fourest. Bref c’est une battante.