TIREZ LA LANGUE, MADEMOISELLE

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Quatre ans après son premier long métrage – la Famille Wolberg, avec François Damiens et Valérie Benguigui –, la scénariste, cinéaste et critique aux Inrocks, Axelle Ropert achevait le tournage de Tirez la langue, mademoiselle, sorti dans une centaine de salles, en septembre 2013.

Boris et Dimitri, deux frères pareillement célibataires, exercent ensemble le beau métier de médecin, dans le 13e arrondissement de Paris. L’un et l’autre vont tomber amoureux de Judith, la maman d’une fillette diabétique, barmaid au Fidji, établissement fréquenté par les noctambules du quartier. Pour incarner les deux frères, Axelle Ropert fit appel, d’une part, à Laurent Stocker (de la Comédie Française), déjà vu au cinéma dans Ensemble, c’est tout de Claude Berri ou l’Exercice de l’Etat de Pierre Schoeller, et, d’autre part, à Cédric Kahn, plus connu pour sa carrière de réalisateur. Depuis le début des années 90, on lui doit, en effet et entre autres : Bar des rails, l’Ennui et Roberto Succo.

Face à cette fratrie sous le charme : Louise Bourgoin. Ex "Miss Météo" de Canal+, Louise Bourgoin fut révélée au cinéma en 2008 par Anne Fontaine dans la Fille de Monaco. Tirez la langue, mademoiselle est le dixième titre de sa filmographie, après notamment : le Petit Nicolas, les Aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec et l’Amour dure trois ans.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA FEMME DE MON POTE (1983) (Deux amis très proches – presque des frères – (Coluche et Thierry Lhermitte) tombent amoureux de la même femme (Isabelle Huppert).) ou encore FAUX-SEMBLANTS (1988) (Deux frères jumeaux, gynécologue l’un et l’autre (Jeremy Irons et Jeremy Irons), tombent amoureux de la même femme (Geneviève Bujold).).

Si le scénario de Tirez la langue, mademoiselle n’a rien d’autobiographique, on notera tout de même que tout le monde dans la famille d’Axelle Ropert est médecin – père, mère, frère et belle-sœur – et qu’elle a passé les trois-quarts de sa vie dans le 13e arrondissement, un quartier qu’elle connaît bien et où elle habitait encore au moment du tournage – très exactement au dessus de la pharmacie qu’avait filmée Paul Vecchiali dans Corps à cœur, en 1979 ! A propos du 13e, elle déclara : "C’est un lieu composite qui ne révèle pas immédiatement ses beautés et où le moderne côtoie l’archaïque, comme dans certains quartier new-yorkais." De plus, ajouta-t-elle, il s’agit de "l’un des seuls arrondissements parisiens encore vierge, ou presque, sur grand écran". Pour ce qui est des médecins, "au cinéma [ils] apparaissent, expliqua-t-elle, soit comme des provinciaux pépères, soit comme des dingos pervers. J’ai voulu montrer les vertus anciennes de ce métier, le soin et la sollicitude".

Ne réunissant qu’un peu plus de 100.000 spectateurs en cinq semaines d’exploitation, Tirez la langue, mademoiselle, bien que souvent comparé à certains films de François Truffaut, déçut une partie de la critique qui avait gardé un bon souvenir de la Famille Wolberg, le premier long métrage de la réalisatrice. Ainsi, Ariane Allard de Positif y a vu une "carte du tendre cocasse et inattendue [...], à mi-chemin entre Wes Anderson et Jacques Demy", alors que pour Christophe Carrière de l’Express, voici bien "le cas typique du film d’auteur français qui pense, mais qui ne réfléchit pas. Qui croit dire des choses, mais qui brasse du vide. En deux mots comme en cent, qui ennuie."

De son côté, dans le Figaro, le facétieux Eric Neuhoff s’interroge, mi-goguenard mi-conquis, sur le double visage d’Axelle Ropert, soupçonnant même une homonymie entre l’exigeante critique des Inrocks, qui "écrit sur d’augustes génies comme Philippe Garrel ou Nuri Bilge Ceylan", et la cinéaste, qui "tourne des petites choses frivoles". "En tout cas, conclut-il, Mlle Ropert, dont les admirations avaient de quoi effrayer, brode une jolie variation sur les sentiments fragiles et incertains. [...] Son film devrait être remboursé par la Sécurité sociale."

Deux frères médecins, Boris et Dimitri, exercent dans le même cabinet au cœur du 13ème arrondissement, pas loin de la Place d’Italie. Solitaires, vivant dans deux appartements en vis-à-vis, ils s’épaulent et se protègent mutuellement : Boris a la voix forte, un comportement ...

Ayant vu il y a de cela quatre ans le premier film d'Axelle Ropert, La Famille Wolberg (avec la regrettée Valérie Benguigui), je me souviens avoir été sensible à l'époque à l'atmosphère. Indépendante du scénario en lui-même, la réalisatrice, par des teintes froides ...

Je dois la vision de ce film à Pascal Thomas, venu le défendre avec fougue aux micros de Stephane Bou et Thoret sur France Inter il y a quelques temps, enchanté par la grâce de ce film qui n’avait pas l’exposition méritée à ses yeux. Pour qui connait le cinéma intimiste ...