YAYA MON GÉNÉRAL

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Ceux d’entre vous qui ont effectué leur service militaire en gardent généralement un souvenir contrasté. Pour certains, cela se résume à des mois d’ennui et de corvées, pour d’autres à de franches rigolades entre camarades de chambrées.

Le héros du film qui va suivre lui n’a pas eu droit à tout cela. Nous sommes en 1943 et Brendan Byers III, milliardaire américain de son état ne rêve que d’une chose : s’engager dans la glorieuse armée américaine pour aller bouffer du nazi en Europe. Le souci, c’est que notre homme va être réformé, inapte à servir sous la bannière étoilée. Mais qu’à cela ne tienne, sa fortune va lui permettre de financer sa propre bande de troufions et de débarquer en Italie pour tenter de remonter jusqu’au bunker de Hitler !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MONUMENTS MEN (Monter une armée de toutes pièces pour aller faire la guerre en Europe contre l'Allemagne, y compris en enrôlant des militaires amateurs : George Clooney et Jerry Lewis jouent les sergents recruteurs !) ou encore DOCTEUR FOLAMOUR (La guerre et les délires de la propagande militaire ! Kubrick et Lewis même combat !).

Jerry Lewis fait partie de ces figures évidentes de la culture populaire américaine. Voilà plus de 65 ans qu’il promène sa longue silhouette et ses mimiques sur scène, à la télévision et au cinéma. C’est d’abord avec le futur crooner Dean Martin qu’il se fait connaître au music-hall, réinventant un art qui, plus tard, deviendra ce qu’on appelle désormais le « stand-up ».

Evidemment, le petit puis le grand écran ne tardent pas à faire appel à ses dons de comique et de la fin des années 50 au début des années 70, Jerry Lewis va devenir une immense star, enchainant des triomphes au box-office comme « Le tombeur de ces dames » en 1961 ou « Docteur Jerry et mister Love » en 1963. Son style, fait de grimaces, de maladresses et de répliques absurdes lui vaut une popularité immense et inspirera bon nombres d’acteurs, à commencer par Jim Carrey qui revendique d’ailleurs son statut d’héritier du maître... « Ya ya mon général » que vous venez de voir n’a pas connu le succès espéré lors de sa sortie sur les écrans américains. C’est même le film de la fin d’une époque pour Jerry Lewis, qui souhaite à partir de là passer à autre chose, tenter un autre registre. Il s’investi alors encore plus à fond dans l’œuvre caritative de sa vie, l’équivalent de notre Téléthon puis travaille avec Martin Scorsese pour un film magnifique et sous-estimé à la fois : « La valse des pantins » en 1983, aux côtés de Robert de Niro. Il y joue un célèbre animateur de show télévisé, harcelé par un humoriste amateur persuadé de pouvoir devenir comme lui une vedette du petit écran.

D'un rythme soutenu, cette comédie enlevée nous fera passer de bons moments. Nous y suivons les aventures d'un milliardaire éconduit par les autorités militaires à la veille de l'entrée en guerre des Etats-Unis. Déclaré inapte au service, la seule solution possible s'impose ...