DOUNIA ET LA PRINCESSE D'ALEP

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Dounia et la princesse d’Alep de Maya Zarif et André Kadi a fait forte impression au Festival d’Annecy en 2022 où le film a été présenté à l’occasion d’une séance évènement. Les aventures animées d’une petite fille âgée de de six ans qui part à la découverte d’un nouveau monde ont énormément touché les spectateurs de ce festival spécialisé dans le cinéma d’animation. Ce récit optimiste aux graphismes superbes permet de mieux connaître la culture syrienne. 

Marya Zarif, co-réalisatrice et co-scénariste, est née en Syrie et a grandi à Alep. En 2013, elle a fondé « La maison de la Syrie » pour faire connaître la Syrie puis en 2015 « Je veux jouer », fondation destinée à aider les enfants syriens réfugiés en créant notamment des espaces de jeux qui leur sont destinés. En 2020, elle a créé la web série d’animation Dounia. Pour la réalisation de ce précédent projet, elle faisait déjà équipe avec André Kadi, auteur de bandes dessinées et musicien qui a signé les séries MaXi et L’Agent Jean avant de fonder les studios d’animation « Du Coup » en 2018 avec Marie-Michelle Laflamme.  

Le studio « Du Coup »  a travaillé à partir du scénario, des concepts des personnages et des décors créés par Marya Zarif. Ils ont ainsi élaboré le story-board et l’ « animatique » du film (étape préparatoire où une première animation est mise au point) afin de permettre à la réalisatrice de venir affiner ses créations. Elle a ainsi pu collaborer à chaque détail et peaufiner le film avant d’en confier l’animation définitive au studio. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver PERSEPOLIS (Dans ce film d'animation, Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud brossent le portrait d'une jeune fille confrontée à une situation politique difficile.) ou encore LA TRAVERSÉE (Florence Miailhe parle d'exil dans ce film d'animation aux images originales où elle anime des peintures sur verre.).

Avant de devenir un long métrage, Dounia et la princesse d’Alep a d’abord été une mini-série de six épisodes. C’est à l’occasion d’une rencontre au MIFA (le marché du film du Festival d’Annecy) en 2019 que les productrices Judith Beauregard de « Tobo Média » et Laurence Petit de « Haut et Court » ont eu l’idée d’en faire un film pour le grand écran. Marya Zarif souhaitait raconter l’histoire des migrants aux enfants. Elle a commencé par dessiner un groupe de migrants avec leurs bagages en partant de l’idée qu’ils avaient ramassé dans l’urgence tout ce qu’ils pouvaient emporter. Ce n’est qu’ensuite qu’elle a commencé à les nommer et à leur donner des caractéristiques propres à chaque personnage. Pour Dounia, elle voulait créer une petite fille universelle curieuse de tout et pleine de vie qui ne se laisse pas abattre par le fait qu’elle a tout perdu.  

Marya Zarif n’a pas choisi le prénom de son héroïne au hasard. En arabe, le nom Dounia  signifie « le monde » ou plus précisément « la vie terrestre ». La cinéaste a tenu à ce que la petite fille soit entourée de femmes fortes. Elle souhaitait tordre le cou aux clichés sur les hommes et les femmes orientaux et montrer une palette d’humains très variés. Elle voulait également rendre hommage à l’esprit d’autodérision des Syriens. Elle tenait à ce que son film et ses personnages demeurent optimistes malgré les épreuves qu’ils traversent. Pour Jeddo, elle a demandé aux animateurs de s’inspirer d’Henri Salvador et de Sabri Md’allal, un chanteur très réputé à Alep.  

La graine de baraké (appelée aussi graine de nigelle) qu’emporte Dounia a des propriétés pharmaceutiques et magiques dans la culture arabe. Elle permet à Dounia de poursuivre son long voyage en puisant dans ses racines. Comme l’héroïne, elle est petite mais très puissante. Pour la musique, Marya Zarif a fait appel à Pierre-Yves Drapeau en lui demandant de s’inspirer d’airs et de mélodies issus du patrimoine moyen-oriental. La chanson de Dounia est une composition originale du musicien franco-alépin Fawaz Baker. 

C’est l’adaptation de la bande dessinée « Dounia » (2021) conçue par la réalisatrice, originaire d’Alep en Syrie dont c’est le 1er film et par André Kadi, également auteur de bandes-dessinées et vivant au Québec. Une vraie réussite qui montre qu’on peut parler ...

Il y a deux niveaux, dans Dounia et la princesse d'Alep. Parfois, il est difficile de se dire que c'est un film pour les enfants, tandis que parfois, on a du mal à croire que c'est autre chose qu'un film pour les enfants. Une première partie assez réaliste, décrivant ...

Un très beau film d'animation qui met à la portée des plus jeunes un sujet grave : la situation de guerre en Syrie, et l'émigration massive des Syriens. Il le fait à l'aide d'un récit au fond réaliste , mais en lui donnant une allure de conte (les récits de légendes antiques, ...