LE PHARAON, LE SAUVAGE ET LA PRINCESSE

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Michel Ocelot transporte le spectateur en Egypte antique, dans l’Auvergne du Moyen-âge et dans la Turquie du XVIIIe siècle pour les trois contes qui composent Le Pharaon, le Sauvage et la Princesse qu’il a présenté au Festival d’Annecy en juin 2022. Un garçon qui tente de devenir pharaon pour pouvoir épouser celle qui l’aime, un fils chassé par son père qui prend la défense du peuple sous le nom de « Beau sauvage » et un prince turc exilé qui devient fabriquant de beignets avant de séduire une princesse sont au centre de ses récits.

Michel Ocelot, qui a également reçu un hommage célébrant sa carrière au Festival d’Annecy 2022, a connu un succès international grâce à Kirikou et la sorcière en 1998. L’engouement était tel qu’il lui a donné deux suites, Kirikou et les bêtes sauvages (2005), et Kirikou et les hommes et les femmes (2012). La carrière de ce grand nom de l’animation française ne se limite cependant pas aux aventures de Kirikou. Azur et Asmar (2006) et Dilili à Paris (2018) ont aussi marqué la carrière du réalisateur.

C’est après avoir consacré six ans à Dilili à Paris que Michel Ocelot s’est lancé dans le projet du Pharaon, le Sauvage et la Princesse. En signant trois contes plutôt qu’un long métrage plus chronophage, il espérait se simplifier la vie. Ce n’était pas la première fois que le cinéaste présentait une suite d’histoires distinctes. C’était déjà le cas dans  Princes et princesse (1999) réunissant plusieurs de ses premières œuvres et Les Contes de la nuit (2011).

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE GRAND MÉCHANT RENARD (Cette suite d'histoires poétique et drôles témoignent du talent d'un autre génie de l'animation française, Benjamin Renner.) ou encore PERSEPOLIS (Conçu pour un public un peu plus âgé, "Persepolis", cosigné par Marjane Satrapi et Vincent Parronnaud, fait découvrir une culture passionnante en retraçant la jeunesse de la réalisatrice d'origine iranienne.).

Quand Michel Ocelot a décidé de raconter les trois histoires du Pharaon, le Sauvage et la Princesse, il s’est souvenu d’un conte d’Henri Pourrat: Le Beau sauvage. Il a ensuite déniché les aventures du vendeur de beignets de la dernière histoire dans un recueil marocain et l’a choisi parce ce récit lui rappelait les Contes des Mille et Une Nuits. Il a décidé de s’appuyer sur cette histoire pour réaliser une fantaisie musicale qu’il a située à Istanbul afin de profiter de décors et de costumes hors du commun. L’idée du troisième conte est venue d’une rencontre avec Jean-Luc Martinez, président du musée du Louvre, qui lui a proposé une collaboration en parallèle avec l’exposition « Pharaon des Deux Terres, l’épopée africaine des rois de Napata ». C’est après avoir découvert La Stèle du songe que le réalisateur  s’en est inspiré pour le premier segment du film.

Plusieurs équipes œuvraient en parallèle sur chacun des segments. MacGuff Belgique et EJT- Labo à Saint Quirin en Lorraine ont planché sur le film tandis que d’autres collaborateurs avançaient en télétravail. Michel Ocelot estime que c’est l’équipe lorraine qui a effectué le plus gros travail. Il se sentait plus à l’aise à la conseiller car il est resté avec les animateurs lorrains pendant une grande partie de la production.

Pour Pharaon !, la première histoire, Michel Ocelot a cherché à retrouver l’esthétique des fresque de l’Egypte antique et s’est fait conseiller par Vincent Rondot, directeur du département égyptien du Louvre. Pour le deuxième segment, Le Beau Sauvage, il a choisi une certaine stylisation en usant de silhouettes noires qui lui semblaient correspondre au mauvais éclairage des châteaux (tout en lui  permettant de réaliser un segment moins cher). Pour le dernier conte,  La Princesse des roses et le prince des beignets, il a été moins raisonnable considérant ce passage comme « l’ouverture d’un coffre au  trésor », contrastant avec l’épure des précédents.

Le Pharaon, le Sauvage et la Princesse est tout ce qu'on peut attendre d'un film de Michel Ocelot. Division du film en 3 contes d'une demi-heure, thématiques autour de l'amour, la justice, la tolérance, la charité, et bien sûr cette esthétique reconnaissable entre ...

Alors comme ça, Dilili à Paris était trop scolaire et didactique ? Trop engagé politiquement ? Trop noir et orienté ? Dérogeait au style Michel Ocelot que l'on connaissait jusqu'ici ? L'artiste semblera donc donner raison aux pisse-froids, en revenant à sa forme originelle ...

Festival d'Annecy 2022, standing ovation pour Michel Ocelot suite à la projection de son dernier film qui sortira en octobre. En présentant les 3 contes qui composent ce long métrage, Ocelot a surtout insisté sur l'idée du plaisir. Une heure et vingt minutes plus tard, ...