LE MARIN MASQUÉ

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Réalisé après son premier long métrage, La vie au ranch, Le marin masqué voyait Sophie Letourneur revenir avec un brio certain au format (plus ou moins court) avec une fantaisie girly dont elle seule connaissait alors le secret de fabrication. Usant à nouveau de la post-synchronisation et de la voix off (on pense parfois au pendant féminin de certains courts d’Antonin Peretjatko), la réalisatrice – se mettant en scène comme elle le faisait déjà dans son premier court La tête dans le vide et comme elle le fera ensuite dans Les coquillettes – s’amusait à composer un personnage un brin lunaire, à mêler hyper-réalisme et comédie sentimentale, le tout mouliné au filtre Nouvelle Vague. Soit en 36 minutes sans répit, un condensé de style et de ton.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES LÉZARDS (Parce que cette comédie où brillent Vincent Macaigne et Esteban peut être vu comme le pendant masculin des films de Sophie Letourneur, avec les mêmes personnages paumés et le même humour absurde.) ou encore PLAYLIST (Nine Antico a dessiné l'affiche du "Marin masqué". La dessinatrice est aussi réalisatrice, avec à son actif ce portrait de femmes d'aujourd'hui, désabusées mais pleine d'énergie.).

Pour l'instant je n'ai pas vu grand chose de Sophie Letourneur, mais j'aime bien le fait de m'être retrouvé face à des films très différents les uns des autres. Le marin masqué ne fait pas exception à cette règle et j'ai adoré cette démarche qu'a ...

Autre court métrage de Letourneur et c'est un changement de style total par rapport à la vie au Ranch ou à Roc & Canyon, ça ressemble beaucoup plus aux coquillettes, du moins dans la narration (ce dernier retrouvait peut-être un mini côté naturaliste dans le côté bande ...

Le choix délibéré de contrer le naturalisme de La vie au ranch, qui n’utilisait aucun effet de styles ni post-synchro et jouait beaucoup sur la durée de la séquence et la saturation par la parole, est très intéressant, dans la mesure où tout cela était justement poussé ...