SECONDE JEUNESSE

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Astolfo, un enseignant à la retraite, se voit contraint de quitter son appartement romain. Il décide alors de retourner au village de ses ancêtres, où se dresse le palais familial en ruine, témoin d'un patrimoine que chacun cherche à s'approprier. Dans ce lieu chargé d'histoire, il forge des liens d'amitié inattendus avec un marginal qui occupe les lieux depuis des années, ainsi qu'avec un ancien chef cuisinier à la retraite et un jeune en quête d'emploi. Cependant, le tournant décisif survient lors de sa rencontre avec Stefania, une femme de son âge, à la personnalité timide, douce et généreuse. De quoi faire naître un nouvel amour entre ces deux êtres esseulés.

Mixant avec délicatesse tragédie et comédie, cette "dramédie" retrouve, comme un écho lointain, l'esprit de l'âge d'or du cinéma italien (celui des années 50/60). Naviguant entre humour léger et amour tendre, “Seconde jeunesse” dresse surtout le portrait d'un retraité septuagénaire fantasque essayant de retrouver un semblant de vie sociale et amoureuse alors que des soucis d'argent et de logement l'accablent. Un feel-good movie tendre et délicat, plein d'espérance et de croyance en l'être humain.

Pour mettre en forme son “Seconde jeunesse ”(qu'il a écrit pendant le premier confinement), Gianni Di Gregorio a puisé dans ses souvenirs. Notamment celui d'un petit village des Abruzzes où il avait lié amitié avec quatre hommes âgés : « L'un faisait les courses, l'autre cuisinait, puis on jouait aux cartes tout en buvant une bonne bouteille de vin ». Un esprit de solidarité que l'on retrouve aux détours de certaines séquences de “Seconde jeunesse“.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver GIANNI ET LES FEMMES (AUne belle chronique d'un renoncement sur l'acceptation de l'âge) ou encore YAMAMATO PART A LA RETRAITE (Sublime documentaire de Kazuhiro Soda sur la le quotidien bouleversé d'un pionnier de la psychiatrie au japon partant à la retraite).

C'est probablement la vision de "Mean Streets" de Martin Scorsese, son film préféré, qui a incité Gianni Di Gregorio à faire carrière dans le cinéma. D'abord comme scénariste (notamment pour “Gomorra” de Matteo Garrone) et ensuite comme réalisateur. C'est donc en 2008, à l'âge de presque 60 ans, qu'il met en scène son premier long métrage, “Le déjeuner du 15 août“, qui dressait déjà les portraits de petites gens dans le plus pur esprit de la comédie grinçante italienne. Par la suite, Gianni Di Gregorio réalise quatre autres longs métrages, dont “Gianni et les femmes” où il interprète un quinquagénaire sans ressources se retrouvant obligé de garder sa vieille mère.

Dans le rôle de Stefania, la femme de ménage, on retrouve l'une des plus grandes actrices du cinéma italien : Stefania Sandrelli. Débutant au cinéma à l'âge de quinze ans dans "Divorce à l'italienne" de Pietro Germi, l'actrice a traversé tout le cinéma européen des années 60 à aujourd'hui en tournant avec les plus grands réalisateurs. De Jean-Pierre Melville (“L'Aîné des Ferchaux”) à Bernardo Bertolucci (“Le conformiste”, “1900”), en passant par Alain Corneau (“Police Python 357”), Ettore Scola (“Nous nous sommes tant aimés”) et Tinto Brass (“La Clé”).

Peu abordé au cinéma, le thème de « l'amour chez les seniors » commence à pointer depuis le début des années 2000. Citons, pour les plus emblématiques, "Amour" (2010), puissant drame de Michael Haneke (2010) sur la fin de vie d'un couple d'octogénaires interprétés par Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva, le documentaire de Sébastien Lifshitz "Les Invisibles" (2012) ou, dans un registre plus léger, "Le Book Club" de Nancy Meyers (2008) sur le quotidien sexuel et amoureux de sexygénaires interprétés par Jane Fonda et Diane Keaton.

Très touchant, très réussi, Astolfo (seconde jeunesse), retraité trop gentil forcé de quitter Rome nous emmène dans une histoire très simple faite d'amitiés qui se nouent, de sales types qui profitent cyniquement, et d'un amour naissant.Oeuvre sans prétention, ...

Enfin un film où il n’est pas question de couple en crise, d’adolescents perturbés et d'autres thèmes à la mode ! Gianni di Gregorio creuse son sillon de film en film, en développant un vrai sujet : la vie sentimentale des séniors : Astolfo (Gianni di Gregorio), ...