THE COMEDY

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Un bon fils de famille ne se voit pas en héritier, il préfère trainer avec ses potes, des hispsters ou des geeks, dans un ennui dadaïste où les coups peuvent être pendables.

Film générationnel sur le mal être des petits gars de Brooklyn The comedy sorti en 2012 a le profil jusqu’à la caricature du film indépendant révélé au festival Sundance de Robert Redford, où d’ailleurs il a obtenu une nomination au grand prix. Le genre auteur à la française, rien à voir avec Hollywood. Autour d’acteurs pour la plupart amateurs ou figurants malgré eux, le film propose une tranche de vie qui n’est pas si loin du cinéma vérité.

L’affiche avec l’acteur principal Tim Heidecker arborant une mimique sinistre, surplombant le titre The comedy résume assez bien le propos doux-amer de cet ovni. Welcome in the New York blues.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MES CHERS AMIS DE MARIO MONICELLI (1975) (Un des sommets de la comédie à l'italienne, où une bande d'amis de longue date quittent périodiquement femmes, travail et famille pour se lancer dans d'improbables virées de vieux adolescents. Satyrique, anarchiste, et profondément mélancolique, le film dénonce l'hypocrisie sociale, la routine et l'absurdité d'un monde dans lequel seuls l'humour et la fidélité aux rituels fraternels permet d'affronter le temps qui passe. Drôle et fataliste.) ou encore LES COPAINS D'ABORD DE LAWRENCE KASDAN (1983) (Une variante américaine du groupe d'amis qui se reforme à l'occasion de la disparition d'un d'entre eux qui s'est suicidé. La nostalgie est toujours ce qu'elle était et chacun peut constater que les belles années se sont écoulées. Ce n'est pas un ami qu'on enterre c'est toute une jeunesse dans un beau film tendre et émouvant.).

Il faut être gonflé pour intituler un film The comedy comme si on mettait un point final au genre. Mais Rick Alverson le cinéaste fait plutôt dans l’ironie, à supposer que la vie de ses vitelloni soit une comédie. Mais c’est drôle et potache. Mais pas seulement les provocations anti-politiquement correcte avec les noirs, l’église, les femmes, bref tout qui fait norme sont merveilleusement incarnés par Tim Heidecker, le protagoniste principal.

Cet artiste caustique a fait ses armes à la télé autant comme auteur que comme acteur comique avec un net penchant pour la satyre et le burlesque. Le tournage fut d’ailleurs borderline: 15 jours pour un scénario elliptique d’une vingtaine de pages. Sans autorisation bien sûr ou si peu. Et avec un taux d’alcoolémie en rapport avec l’action. C’est donc un film de pirate qui a eu une jolie carrière en festival.

Rick Alverson n’en est pas à son coup d’essai. The comedy est son troisième long métrage tous réalisé avec des budgets ne dépassant pas 20 000 dollars, autant dire rien. Il gagne sa vie en tournant des clips. C’est aussi un musicien qui a enregistré quelques disques. Bref il a un appétit d’ogre. Et fait du cinéma contre ou en dépit de, avec cette rage de filmer. C’est rassurant tous ces petits jeunes énervés.

C'est un film lent, filmé arty, provocateur, douloureux. Si le film ne vous attire pas, je ne pense pas que vous devriez le voir. Parce que The Comedy n'essaiera pas d'être gentil avec vous. Il vous confronte tout le temps à des dialogues bizarres et acides, les personnages ...