BUTTERFLY VISION

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Désormais on fait la guerre à distance. Avec des drones qui ressemblent à des hélicoptères et d’autres qui se font passer pour des oiseaux. Hélas une opératrice ukrainienne a été capturée par le camps d’en face. On l’a traitée comme une prise de guerre, plutôt que comme une prisonnière.

« Butterfly vision » signé de l’ukrainien Maksym Nakonechnyi est sorti en 2022 après un petit tour de piste au festival de Cannes. Il a crée l’évènement alors que « l’opération spéciale » russe pour envahir le pays battait son plein depuis le mois de février. Le film était prémonitoire des crimes de guerre en cours bien qu’il ait été tourné avant les évènements. Il faut dire que dans le Donbass la guerre avait débuté depuis près d’une dizaine d’années.

Butterfly est le nom de code de l’héroïne, un papillon de fer, compte-tenu de son expérience du conflit. Quand aux visions de la jeune femme, vous avez bientôt les découvrir.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver CROIX DE FER DE SAM PECKINPAH (1977) (La vie d'une unité de Wehrmacht pendant la retraite sur le front russe avec l'évocation du viol de femmes-soldats russes. Un film sans affect sur la violence aveugle et mécanique d'hommes dont le seul objectif n'est plus que de survivre. Seule reste, pour certains, la morale.) ou encore LA CIOCIARA DE VITTORIO DE SICA (1960) (Sophia Loren incarne cette mère italienne fuyant avec sa fille lors des combats de la seconde guerre mondiale. Les deux fugitives sont violée par les soldats vainqueurs (en l'occurrence des soldats indigènes de l'armée française). Un film qui montre que les femmes sont doublement victimes.).

Les cinéphiles se souviennent que le cinéaste et son équipe avaient déroulé une banderole sur les marches de Cannes en 2022 pour dénoncer l’agression russe avec l’utilisation du mot « génocide ». Certes le jeune Nakonechnyi s’inscrit dans une communication de guerre, c’est la limite de son film. Mais on aurait tort de n’y voir que de la propagande.

Initialement technicien et scénariste, le cinéaste a eu l’idée de ce qui deviendra son premier film de fiction en montant les images de « The Earth is blue as an orange » , un documentaire de Iryna Tsilyk. Ce film compilait les témoignages sur les femmes engagées dans les combats depuis avril 2014. Parmi elles, un récit concernait une para médicale emprisonnée, et à l’heure de « Butterfly vision », toujours pas libérée, alors que n’étant pas combattante elle ne devait pas être détenue, selon les lois de la guerre.

La femme enceinte d’un de ses violeurs revêt tout un symbole. C’est qu’être femme en zone de guerre c’est aussi, outre les tortures, risquer l’humiliation et les violences sexuelles. Le film trouve sa puissance dans cette résilience qui nait avec la libération et relativise -provisoirement en tout cas- les blessures psychologiques. La jeune Rita Burkovska qui joue le rôle principal a fréquenté des rescapées, a fait un stage d’opérateur de drone et s’est entrainée comme une bonne petite soldate. C’est la force de sa composition qui impose le respect dans un film qui fait mal.

Un film remarquable, qui évite tous les pièges tendus par son sujet (le pathos, la violence excessive, les images glauques ou spectaculaires...) et qui, pour une fois, utilise des procédés tels que images qui se pixellisent façon bug, vues prises d'un drone, visions de cauchemars...,de ...

Butterfly Vision", est le premier long-métrage d’un jeune réalisateur ukrainien Maskym Nakonechni (parti combattre en mai 2022 au moment où son film concourait pour la Caméra d’Or à Cannes)Le film revient sur le sort des femmes soldats ukrainiennes capturées par ...

Ce premier film ukrainien a été réalisé avant la guerre mais la préfigure avec une déroutante acuité, à travers l’histoire d’une soldate revenue de captivité qui tente de se reconstruire parmi les siens.Un vertige saisit au visionnage de Butterfly Vision. On a beau ...