DISPARU DANS LA NUIT

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Réalisé en 2021, Perdu dans la nuit est le premier long métrage d’Eli Horowitz, connu pour avoir créé la série Homecoming. Il marque aussi le retour à l’écran de Winona Ryder qui, après avoir mis sa carrière en retrait au cours des années 2000, amorce le cap, toujours difficile pour une actrice, de la cinquantaine. Ce thriller intriguant joue justement sur la crise de la cinquantaine, la  fuite de temps, la vieillesse, la différence entre les générations et la dépression.

Kath vit une idylle avec Max, beaucoup plus jeune qu’elle. Il lui reproche d’être trop sérieuse. Un week-end en amoureux dans une cabane isolée, louée pour l’occasion, parmi les séquoias, devrait leur permettre de résoudre leur crise de couple et de renouer avec le goût de l’aventure. Quand ils arrivent en pleine nuit, au bout du sentier, la cabane est allumée, avec un jeune couple, Al et Greta, déjà installé, prétendant avoir eux aussi loué l’endroit.

Au matin, Kath se réveille seule. Sorti chercher Max, elle découvre Al, maussade, au bord des larmes, car Greta et Max sont partis ensemble. Ébranlée, Kath retourne chez elle, décidée à comprendre les raisons de cette rupture incompréhensible. Un seul moyen, retrouver Greta. Le propriétaire de la cabane accepte de lui communiquer l’adresse de la jeune femme et mieux encore, de l’aider dans ses recherches et la soutenir psychologiquement. Les indices, peu à peu, vont révéler des raisons moins conventionnelles que prévues, disséminées par un montage qui alterne l’enquête de Kath et des flash-back révélant ce qu’elle ignore de la vérité des faits.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SOIF DE SANG (De Rob Hardy, 1979. Autre film exploitant la régénérescence par le sang des autres.) ou encore TRAITEMENT DE CHOC (Alain Jessua, 1972. Thème de la jeunesse éternelle par le biais de cobayes humains.).

Le scénario d’Eli Horowitz et Matthew Derby, l’un et l’autre venus de la série, est des plus efficaces,  brassant des problèmes psychologiques qui peuvent être familiers aux spectateurs, comme la peur de vieillir et la maladie, pour les mener lentement sur les terrains plus instables de l’horreur. La quête de l’éternelle jeunesse et la régénérescence sont des thèmes classiques du cinéma fantastique.

On pense évidemment au Portrait de Dorian Gray, mais plus encore à des récits science-fictionnels dans lesquels des individus deviennent les proies de biologistes avide de jeunesse perpétuelle ou de groupes finançant des recherches. Alain Jessua avait réussi un excellent Traitement de choc. Sur le mode du thriller pharmaceutique, Jean-Pierre Mocky avait signé Ville à vendre. Mais aussi au méconnu Soif de sang, film australien réalisé par Rob Hardy en 1979, avec sa « laiterie » moderne ponctionnant des donneurs de sang dont on surveille le régime strict au profit d’une secte de privilégiés soucieux de la qualité bio du sang régénérateur. Cette comparaison des donneurs de sang exploités à des vaches à lait est reprise dans ce Perdu dans la nuit.

Celle qui se régénère pleinement aux pis de ce scénario pervers est Winona Ryder, parfaitement crédible en quinquagénaire dépressive et doutant d’elle. Depuis quelques années, sa carrière au cinéma s’était effritée. Elle obtenait encore quelques seconds rôles, notamment dans Black Swan. Elle doit une embellie grâce à une série télévisée de science-fiction de 2015, Stranger Things. En 2018, elle avait encore partagé l’affiche d’une comédie romantique avec Keanu Reeves, Destination mariage et plus si affinités…