L'IMMENSITÀ

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C’est un sujet que l’on aurait pu croiser chez Almodovar, avec une actrice fétiche d’Almodovar mais… La comparaison s’arrête là. Onze ans après son dernier film, le réalisateur italien Emanuele Crialese revient aux affaires avec cet objet grave mais tendre, pétri d’éléments autobiographiques et influencé (sans vraiment l’être) par le génie espagnol susmentionné.   

Le film nous emmène dans la Rome des années 1970, auprès de Clara, mère de famille éreintée, qui élève ses trois enfants avec passion et une touche de folie douce. Lassée par la vie qu’elle mène aux côtés de son mari, incarnation du patriarche macho, elle tisse une complicité singulière avec son ainé.e, Adri, en pleine quête identitaire.   

Comment laisser sa véritable identité éclore dans une société étouffante ? Quelles douleurs doit-on surmonter, quelle barrière franchir avant d’obtenir le droit d’être soi ? Voilà quelques questions posées avec délicatesse par Emanuele Crialese et qui ont valu au film d’être sélectionné au Festival international du film de Venise pour le Lion d'or et le Lion queer, ainsi qu’à Sundance. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TOMBOY (Parce que le film de Céline Sciamma aborde aussi avec élégance et délicatesse cette quête d'identité et de liberté) ou encore RESPIRO (Parce que ce film d'Emanuele Crialese met aussi en scène une femme libre et indépendante, étranglée par les carcans de la société italienne.).

Pas autobiographique, l’Immensità ne demeure pas moins un projet très intime pour son réalisateur. Durant la présentation du film à la Mostra de Venise, Emanuele Crialese a expliqué s’être inspiré de sa propre histoire pour l’écriture de ses personnages. L’occasion d’évoquer publiquement sa propre transition tout en précisant le propos qu’il tient au travers du film : « L'inspiration a été mon enfance et mon histoire qui est transposée et réinterprétée […] j’ai essayé de trouver la bonne interprétation. Je ne voulais pas qu'il soit autoréférentiel. Je ne voulais pas parler uniquement de moi. Comme j'essaie de le faire avec chaque film que je fais, j'ai essayé de représenter d'une manière ou d'une autre les sujets qui me tiennent vraiment à cœur, comme la migration. La migration d'une âme. Cela signifie une transition d'un état à un autre ».   

Réalisateur de Respiro (2002), Emanuele Crialese s’intéresse souvent aux familles dysfonctionnelles et aux mères en décalage avec leur époque et leur société. Cela étant dit, le rôle de Penelope Cruz dans l’Immensità est directement inspiré de la vie et la personnalité de la mère du réalisateur.   

Si vous trouvez l’actrice principale particulièrement bien dirigée, le réalisateur décrypte sa magie ainsi : « J'ai une méthode, pour ainsi dire, qui consiste à faire avec les acteurs des répétitions qui n'en sont pas vraiment. Nous décrivons simplement les personnages. Les acteurs ajoutent leur compréhension des personnages. Ensuite, nous passons du temps ensemble, nous nous ennuyons, nous parlons, nous jouons. Nous posons des questions personnelles. Et nous créons une intimité. Ce qui ressort vraiment de Pénélope, c'est qu'en travaillant avec les enfants, elle réagit à ce qu'ils apportent. Nous l'avons vu et nous l'avons encouragé. Nous l'avons poussé à l'extrême. On jouait souvent au même jeu : ”Oubliez le scénario !”. C'est de là que naissent les grandes performances ». 

Emanuele Crialese signe un poignant mélodrame autour d’une mère de famille au bord de la crise de nerfs et qui se réfugie dans la fantaisie pour s’évader de son quotidien morose. Le film doit beaucoup à Pénélope Cruz, absolument prodigieuse dans son interprétation.A ...

Si Emanuele Crialese a mis autant de temps pour écrire et tourner L’immensità (Terraferma, son avant-dernier long-métrage, datait de 2011), c'est sans doute parce que le film témoigne de puissantes résonances autobiographiques le concernant. Situé dans les années 70, ...

Avec L’Immensità (présenté à la Mostra de Venise et sorti en Italie en 2022), le réalisateur italien Emanuele Crialese livre un nouveau portrait de mère de famille inclassable. Clara vit dans un milieu petit bourgeois de l’Italie des années 1970, entre un mari peu présent ...