CARAVAGE

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Michelangelo Merisi vous connaissez ? C’est le nom du Caravage, célèbre peintre lombard dont l’art bouleversa les codes en pleine Renaissance. Sa Méduse est restée célèbre ainsi que son art des ténèbres, ses clairs-obscurs sans parler de ses représentations expressionnistes.

« L’ombre du Caravage » long métrage millésimé 2022 évoque, sous l’oeil de Michele Placido, un épisode de la vie de ce génie. Il s’agit en effet d’un film italien, coproduit par la France, qui relate une enquête des autorités du Vatican pour établir le degré d’apostasie de l’artiste.

L’ombre c’est l’enquêteur papal, joué par Louis Garrel, quant au Caravage il a les traits avantageux de Riccardo Scamarcio. On notera encore la présence d’Isabelle Huppert et Michele Placido lui-même portant les habits sacerdotaux. Bienvenus au 15e siècle quand la censure de Rome surveillait les artistes, leurs oeuvres et leurs moeurs.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA VIE PASSIONNÉE DE VINCENT VAN GOGH DE VINCENTE MINELLI (1956) (Kirk Douglas joue le peintre à l'oreille coupée qui survit en peignant, au bord de la folie. On ne disait pas biopic à l'époque mais c'est une histoire presque vraie exaltée par un grand cinéaste.) ou encore LES FANTÔMES DE GOYA DE MILOS FORMAN (2006) (C'est l'avant dernier film du grand Milos Forman et il évoque la relation difficile entre Goya et l'Inquisition espagnole qui s'inquiète de ses représentations du mal. Un drame historique entre guerres napoléoniennes et la puissance de la représentation artistique.).

Le Caravage fut persécuté et dut fuir la colère de Dieu et de ses prélats. Il vécut une partie de sa vie comme un fugitif alors même qu’il était une star en son temps. Le film invoque donc le rapport entre l’autorité et les tourments et, comme on le rappelle souvent aujourd’hui, fait le distinguo entre l’oeuvre et l’artiste. C’est le 15e film signé Michele Placido en une vingtaine d’années.

L’artiste est mal connu en France alors qu’il a une carrière très riche tant comme acteur que comme cinéaste. Son nom évidemment est lié à « Romanzo Criminale » qu’il a réalisé en 2005 et qui par la suite donnera une série restée fameuse. D’autres films comme « L’ange du mal » (2010) ou « Le guetteur » (2012) témoignent de sa passion pour le milieu, la violence urbaine et les tragédies de la rue. Comme acteur, après cinquante ans de carrière, on se souviendra qu’il a croisé la route de Monicelli, Bellochio, des Taviani, de Risi, de Moretti entre autres.

Le Caravage du film emprunte les traits de Riccardo Scamarcio, qui avait déjà travaillé sous la direction de Placido dans « Romanzo Criminale » où il jouait un tueur. On l’a vu aussi chez Costa-Gavras dans « Eden à l’ouest » (2009).A partir de cette étape, il entame une carrière internationale notamment dans le « Pasolini » d’Abel Ferrara (2014) et dans « John Wick 2 » (2017). Avec un pinceau ou un flingue l’homme fait autorité.

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