LE GANG JONSSON

en VOD

Sortir de prison pour se ranger, pas question quand on a été un des piliers du gang Jonsson. Pas comme toute la bande de bras cassés qui ont tous repris une vie normale et, pour tout dire, horriblement légale. 

Le coup du siècle, ce sera peut-être pour cette fois dans The Jonsson Gang, un film suédois signé en 2020 de Tomas Alfredson. Il s’agit d’une comédie policière, voire d’une comédie burlesque avec tocards et si le rire n’est pas toujours celui d’une grisette, l’ambiance n’est pas à la sinistrose. 

Le film est en quelque sorte une madeleine scandinave puisqu’on y retrouve des héros qui avaient fait les beaux jours des salles, dans les années 70. On appelle ça un reboot, et on peut tout comprendre et rire pareil sans avoir vu les originaux. En voici la preuve avec des trémas sur le Ö.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES JÖNSON ET HARRY LA DYNAMITE DE MIKAEL EKMAN (1982) (La référence de la comédie policière qui firent les beaux jours des écrans suédois dans les années. C'est les très populaires personnages de sympathiques cambrioleurs maladroits et quelques peu stupides que "The Jonsson gang" revisite.) ou encore UN POISSON NOMMÉ WANDA DE CHARLES CRICHTON (1988) (Le grand burlesque de la cambriole à la fin des années 80. Largement inspiré de la folie baroque des Monty Python (avec deux de ses représentants parmi le casting) c'est une réjouissante parodie des films de gangsters avec abrutis congénitaux et jolie fille délurée.).

Nos amis scandinaves ont de l’humour, pas forcément le même que le britannique ou le latin, mais qui nous fait découvrir des oeuvres ou des personnages dont on ne connaissait pas l’existence. Il y a une cinquantaine d’années, au début des années 70 deux danois, le cinéaste Erik Balling et son compère scénariste Henning Bahs créent les personnages du Jonsson Gang, les branquignols de la cambriole. Il s’en suivra une dizaine de films à succès, célèbres dans tous les pays nordiques. 

Au 21e siècle, les enfants des Jonsson n’ont pas oublié la saga du gang et un premier film inspiré de leurs méfaits sort en 2015 intitulé Braquage à la suédoise de Alain Darborg, plus porté sur le noir que sur la comédie. Quelques années plus tard,  voici donc The Jonsson Gang, sous la houlette de Tomas Alfredson, plus conforme à l’esprit initial (et déconnant) de la série. Les suédois ont repris la franchise et persistent à la décliner. 

C’est un paradoxe pourtant, Alfredson n’étant pas connu pour son gout de la comédie. Le cinéaste, largement quinquagénaire s’est fait un nom à l’étranger avec notamment son quatrième film Morse (2008) une oeuvre romantico-gore de vampire contemporain. Puis il a signé La Taupe en 2011, qui se déroulait dans le monde britannique de l’espionnage  avec Tom Hardy et Gary Oldman, d’après un roman de John Le Carré, avant de réaliser en 2017 Le Bonhomme de Neige un thriller avec Michael Fassbender, Charlotte Gainsbourg et Val Kilmer. On a beau avoir une carrière internationale rien ne vaut le comique du pays.