LES RUES DE FEU

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A Chicago dans les années 80, dans un climat de violence urbaine, Ellen Aim (Diane Lane), star du rock, est  kidnappée par un gang de motards aux ordres de Raven (Willem Dafoe). Son ancien fiancé, Tom Cody (Michael Paré) fait irruption en ville avec la ferme intention de la libérer. Ce qui va déclencher une véritable guérilla… Difficile de faire plus simple, vous en conviendrez, tout en atteignant un résultat simplement réjouissant qui a résisté au passage du temps.   

Car si Les Rues de feu n’est peut-être pas le meilleur film de Walter Hill (48 heures), le revoir permet d’apprécier aujourd’hui l’excellent storyteller qu’était cet ancien scénariste au service de Sam Peckinpah (période Guet Apens, en anglais The Getaway) à une époque où le public réclamait du pur divertissement pour ses sorties ciné du vendredi soir. Avec sa B.O.F où domine un bon gros son rock FM, les parties chantées et les fusillades et bastons à la lumière des néons, Les Rues de feu séduit et convainc en provoquant des sensations primaires. Pas de sous-texte social chez Hill, juste une envie d’en mettre plein les mirettes.  

Walter Hill a confié d’ailleurs que l’idée de base était d’écrire le genre de film qu’il aurait adoré voir lorsqu’il était adolescent. “Et j’y ai mis tout ce que je trouvais cool à l’époque et encore aujourd’hui : des vieilles voitures, des baisers sous la pluie, des trains dans la nuit, des poursuites à toute allure, des bagarres, des rock stars, des motos, des répliques drôles dans des situations tendues, des blousons de cuir et des questions d’honneur”. Vérifiez, tout y est ! 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver GREASE (1978) (Parce qu'ici aussi il est question de rivalité entre gangs, sur fond musical, mais avec un parti pris assumé de comédie.) ou encore L'ÉQUIPÉE SAUVAGE (1953) (Dans la catégorie Une fille et des motards, sur fond de rock n'roll, le film de László Benedek avec Marlon Brando avait déjà bien ouvert la voie.).

Walter Hill a puisé ses inspirations tous azimuts pour Les Rues de feu. Ainsi, son héros, Tom Cody a-t-il tout d’un Ulysse réincarné lorsque de retour chez lui il découvre l’élue de son cœur sous l’influence d’un autre. Autre influence, majeure celle-là, le western. Walter Hill a déclaré un jour que tous ses longs métrages, accumulaient les petits détails qui renvoient aux “films de cow boys”, comme par exemple ici la Winchester dont Cody ne se sépare jamais bien qu’on soit à Chicago dans les années 80. Enfin, et c’est plus surprenant, l’inclusion de la musique au récit provient de son amour pour le cinéma de Jacques Demy et sa stylisation ; bien que Walter Hill soit nettement plus branché rock and roll que ne l’était le réalisateur des Demoiselles de Rochefort.  

Deux ans après le carton réalisé avec sa comédie d’action 48 heures (avec Eddie Murphy et Nick Nolte magnifiant le concept du buddy movie) Walter Hill fut déçu par le manque d’enthousiasme du public anglo-saxon en général et de l’américain en particulier. En revanche, le film fut bien accueilli en Europe et encore plus au Japon où il figure dans le Top 100 des meilleurs de tous les temps. “Les succès, les échecs, restent un profond mystère a déclaré le cinéaste. Mon film d’avant Les Rues de feu fut un énorme succès et pourtant mon approche n’avait rien de différent. Et de conclure fataliste : “parfois vous attrapez la vague et parfois pas”. 

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