MARCHÉ NOIR

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Le retour en Iran n’est pas une mince affaire face à une société fermée, en difficultés économiques et dans un strict contrôle politique et culturel. Alors, pour le héros, si le commerce légal ne permet pas de vivre décemment, reste le marché noir.

« Marché noir », c’est le titre bien explicite du film de l’Iranien Abbas Amini, sorti en Janvier 2022. Un premier long métrage qui condamne sans équivoque une société théocratique étouffante.

Dans un univers de trafic, de corruption, de spéculation, les hommes tombent et les mafias ne sont pas loin. Comme le disaient certains critiques le film est « haletant ». La preuve.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver VALLEY OF STARS DE MANI HAGHIGHI (2017) (Un autre film iranien contemporain qui enquête sur les corruptions du régime à l'époque désormais bien lointaine du shah. En remontant le fil de ses déductions, le policier va se trouver confronté à ce qu'il ne devrait pas savoir.) ou encore LA LOI DE TÉHÉRAN DE SAEED ROUSTAYI (2021) (Un polar sec et sans merci où le flic remonte la piste des filières du crack. Dans ce milieu où l'on risque la peine de mort, on ne se fait pas de quartier. Un film impressionnant, tête de file d'une nouvelle vague iranienne, où la violence a remplacé l'étude de moeurs.).

Il existe dans les 2020 une école du polar iranien. On se souvient de « Valley of stars » de Mani Haghighi, le même qui joue le rôle de Motevalli dans « Marché Noir ». On citera encore le très remarqué « La loi de Téhéran » de Saeed Roustayi qui voit débarquer dans sa foulée Abbas Amini. A chaque fois, les leçons du thriller moderne sont acquises et la critique radicale du régime des mollahs n’est pas loin.

On rappellera le titre anglais du film « The slaughterhouse » autrement dit « l’abattoir ». Le film bénéficie du métier d’un homme de 40 ans, qui a derrière lui 20 ans d’expérience comme assistant-réalisateur, a réalisé deux courts métrages et qui s’est révélé un auteur complet puisqu’il écrit ses scénarios.

Une de expériences quasi traumatiques du tournage est, pour Amini, qu’il n’eut pas à expliquer à ses figurants les principes du trafic de dollars : ils le savaient tous déjà, pour l’avoir pratiqué.  Le réel imprégnait donc le film. A l’étranger, « Marché noir » a fait une jolie moisson de critiques et de récompenses. En France, notamment, il a remporté le prix du jury au festival de Reims. Dans la pépinière d’artistes persans, une nouvelle star is born.

Juste pour contredire les autres critiques, j'ai tout aimé de ce film... Les acteurs sont TOUS attachants, ou devrais-je dire leurs personnages. Le sujet du film est banal mais l'intrigue est rondement menée en ceci qu'elle crée une tension, un certain suspens et ...