MASTER GARDENER

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Un horticulteur méticuleux, Navel, se consacre à l’entretien des terres d’un magnifique domaine appartenant à une riche douairière . Lorsqu’on lui dit de prendre sa petite-nièce comme apprentie, sa vie est plongée dans le chaos et de sombres secrets de son passé remontent à la surface… Tel est le synopsis du film de Paul Schrader, MASTER GARDENER, soit l’aboutissement d’une trilogie  après FIRST REFORMED en 2017 et THE CARD COUNTER en 2021. Trois films avec en commun un être solitaire en quête de rédemption, aux prises avec son passé et se dissimulant derrière un travail quotidien. 

« Mes personnages ont d’abord évolué dans TAXI DRIVER où le protagoniste  était une extension du héros existentiel de la fiction européenne  » raconte le cinéaste interrogé sur les origines de ces histoires aux destinées identiques. C’est ainsi que chaque volet du tryptique met en scène des hommes confrontés à des crises existentielles, vivant des vies solitaires, qu’ils soient révérend, joueur de cartes ou horticulteur comme c’est le cas dans MASTER GARDENER. Même si, dans ce » dernier film, Schrader offre à son personnage principal une perspective de salut différente des deux précédents. 

« Je voulais quelqu’un qui ait un peu de Robert Mitchum, c’est à dire avec qui vous ne voudriez pas vous battrez dans un bar. » a déclaré Paul Schrader à propos de son acteur Joel Edgerton qui incarne le personnage de Narvel Roth. Et d’ajouter : « Je voulais ce physique américain des années 50 et Joel l’avait déjà avec WARRIOR en 2011. Face à lui la jeune Quintessa Swindell dans le rôle de Maya : « Le défi du casting de Maya était que nous avions besoin de quelqu’un qui soit suffisamment jeune pour être encore en train de découvrir qui elle est mais suffisamment âgée pour ne pas être insensible aux attitudes contemporaines. «  a expliqué Paul Schrader lors d de la sortie du film. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TWO LOVERS (Comme celui de Paul Schrader, le héro du film réalisé par James Gray et incarné à l’écrazn par Joachin Phoenix se retrouve pris entre deux femmes) ou encore LE JARDINIER D’ARGENTEUIL (Dans un tout autre contexte, celui de la vraie-fausse comédie policière, le film de Jean-Paul le Chanois met lui aussi en scène la figure d’un jardinier sous les traits bougons de Jean Gabin.).

Narvel, comme nombre de personnages des films de Schrader, est un être profondément solitaire. Lorsque la nièce de sa patronne arrive dans le domaine dont il s’occupe avec soin, il est littéralement pris entre ces deux femmes, alors que son passé, son présent et son futur également se heurtent violemment. Que ce soit un gigolo dans AMERICAN GIGOLO en 1980, un vendeur de drogue dans LIGHT SLEEPER en 1992 ou un joueur professionnel dans THE CARD COUNTER en 2021, ce qui compte pour le cinéaste c’est de trouver une métaphore prolifique » selon ses propres termes. Et c’est bien le cas ici avec le jardinage qui est une métaphore à la fois positive et négative. 

De fait, à un moment donné, Narvel se souvient d’un suprémaciste blanc lui disant que leur travail de jardinier, c’est « d’arracher les mauvaises herbes ». Or, c’est tout autant à travers cette activité que Narvel parvient à trouver le chemin de la rédemption. C’est dire l’ambivalence profonde d’une telle métaphore que Schrader a bien évidemment choisi en toute de connaissance de cause et qu’il assume pour aller jusqu’au bout de sa démonstration. 

La notion de triade semble en outre être l’élément clé du film MASTER GARDENER : une triade « fondée sur le sexe, la race et le genre » si l’on en croit Schrader lui-même mais une triade de personnages également que sont Madame Haverhill, Narvel et Maya. « Ici, dit le cinéaste, vous avez un homme pris entre deux femmes, l’une assez vieille pour être sa mère, l’autre assez  jeune pour être sa fille. » C’est d’ailleurs la première fois depuis TAXI DRIVER que Schrader fait intervenir deux femmes dans l’une de ces histoires.  

Après First Reformed et The Card Counter, Master Gardener complète donc la trilogie non-officielle de Paul Schrader sur le thème de la rédemption. Un sujet qui irrigue toute l’œuvre du scénariste/cinéaste américain et qui s'épanouit ici dans l'univers inattendu ...

En voyant l’affiche et surtout le trailer on devine facilement que Scharder n’en a pas fini de nous parler de personnages en quête de rédemption comme il à déjà pu le faire dans ses deux derniers films. First Reformed et The Card Counter, c’est donc le paysage qui change, ...

On retrouve dans "Master Gardener" des thématiques chères à Paul Schrader, en particulier assez proches de "The Card Counter". A savoir, un protagoniste au passé violent, qui cherche une forme de rédemption ou de salut, qu'il semble avoir trouvé en ...