TUEUR DE PETITS POISSONS

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Si ce film d’Alexandre Gavras (fils de Costa) fit sensation à sa sortie, en 1997, il faut rappeler que le cinéma fantastique était alors quasiment inexistant en France. Alors, voir ce jeune réalisateur convoquer un mythe fondateur (l’homme invisible) et le passer au filtre d’une cruauté n’ayant rien à envier, avec son plan final, au Freaks de Tod Browning avait tout pour séduire les cinéphiles ayant grandi avec une revue comme Starfix. Mais, basé sur une idée de Bernard Werber, le film évoque aussi à nos yeux la figure asociale d’un Travis Bickle (Taxi Driver), préfigure dans son jeu sur le voyeurisme le Hollow Man de Verhoeven et entretient surtout un malaise qui trouve peut-être sa source dans des films d’exploitation newyorkais des années 80 comme Maniac de William Lustig ou Basket Case de Frank Henenlotter. Rien que ça. Qui explique aisément (ou pas vraiment, en fait) les prix que ce film très atypique reçut alors à Clermont-Ferrand ou à Brest. La carrière de réalisateur d’Alexandre Gavras s’arrêta malheureusement là, celui-ci se consacrant depuis, avec succès, à la production (Avant que de tout perdre, Jusqu’à la garde et le nouveau film de Xavier Legrand, Le successeur).

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA TOUR (Depuis les années 1990, le cinéma français a investi le domaine du fantastique, en témoigne le récent La Tour de Guillaume Nicloux.) ou encore FREAKS (Le film y fait une référence maligne et magnifique.).