A L'OMBRE DES FILLES

en VOD

Il parait qu’on ne peut légitimement évoquer le sort de celles et ceux qui vivent en prison qu’une fois avoir réellement passé le seuil d’une maison d’arrêt… Pas forcément en tant que prisonnier, attention : simple visiteur, cela produit déjà son effet ! C’est l’expérience que va vivre Luc en acceptant d’animer un atelier pour des détenues.

Précisons que l’atelier, dont il est question dans le film d’Etienne Comar que vous allez découvrir, est dédié au chant puisque Luc est un chanteur lyrique. Et attention : pas du petit soprano ou baryton de sous-préfecture : notre homme est une référence dans le milieu de l’art lyrique. Il traverse simplement une sorte de crise personnelle et pense pouvoir se guérir en apportant à ses élèves un peu particulières un peu de rêve et, qui sait, de liberté…

Alex Lutz mais aussi Agnès Jaoui, Hafsia Herzi ou l’excellente comédien belge Veerle Baetens peuplent ce film profond et juste qui, derrière la gravité ou la comédie de certaines situations, diffuse également un vrai message sur la rédemption, le pardon et le droit à la seconde chance…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UN TRIOMPHE (Un chanteur ou un comédien amenés à apprendre les rudiments de leur métier à des détenus : une pratique courante de la réinsertion qui prend ici tous son sens à l'écran...) ou encore LA TAULARDE (On montre souvent l'univers carcéral du point de vue des hommes : voici la version féminine...).

Pour la plupart d’entre vous, le nom d’Etienne Comar est sans doute quasi inconnu. Le réalisateur de « A l’ombre des filles » signe ici son deuxième film après « Django » en 2017, dans lequel Reda Kateb redonnait vie au virtuose de la guitare Django Reinhardt, le pape de la guitare manouche… Mais saviez-vous que notre Etienne était aussi un producteur et un scénariste émérite et que vous lui devez sans doute quelques-unes de vos belles émotions devant un écran de cinéma ?

En 2010 par exemple, c’est à lui que l’on doit la cosignature du script du film de Xavier Beauvois « Des hommes et des dieux » qui repartira avec le Grand Prix du festival de Cannes avant de connaître une magnifique carrière en salles… Ce récit poignant de l’assassinat de moines français de Tibhirine en Algérie en 1996 a marqué les esprits et les consciences. Etienne Comar change de genre deux ans plus tard avec le scénario des « Saveurs du palais » de Christian Vincent dans lequel Catherine Frot incarne la chef des cuisines de l’Elysée face à un Président de la République gourmand et rusé joué lui par Jean d’Ormesson ! En 2015, nouveau virage avec « Mon roi » de Maiwenn où Emmanuelle Bercot et Vincent Cassel se livrent à une nouvelle version de « Je t’aime moi non plus »…

Voilà pour quelques-uns des écrits du sieur Comar mais le bonhomme s’est aussi illustré en coulisses, à la production de films importants et là aussi extrêmement variés. Quel point commun pourriez-vous déceler entre « Zonzon » de Laurent Bouhnik et « Timbuktu » d’Abderrahmane Sissako ? Entre « La clef » de Guillaume Nicloux et « Les femmes du 6e étage » de Philippe Le Guay ? Entre « Visages, villages » d’Agnès Varda et J.R et « Papa » de Maurice Barthelemy ? A priori aucune… Mais les a priori, c’est une des pires choses au monde et ce qui réunit tout simplement tous ces films produits par Etienne Comar, c’est sa passion du cinéma. Ou plutôt des cinémas d’ailleurs…

Ce film montre comment, en allant vers l'autre et en sortant de sa zone de confort, il est possible de se retrouver. Pour le coup, le personnage principal est bien chahuté par les détenues auxquelles il veut faire découvrir le chant. Elles ne lui font pas de cadeau et savent ...

Encore une belle surprise pour un film vu à l'aveugle au cinéma de Saint Paul Trois châteaux. On paye sa place sans savoir ce que l'on va voir. Original comme le furent les cinexpériences parisiennes auxquelles j'ai souvent participé. Etienne Comar avait été remarqué comme ...

Je vais commencer par ce qui est évident mais qui doit tout de même être souligné : le film n'a pas de suspens, on sait, comme dans tous les films de ce genre, que les filles chanteront bien, que le protagoniste y trouvera son compte, que tout ira bien pour tout le monde. Maintenant ...