BLAZE

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Vous en avez eu, vous, des amis imaginaires ? Vous savez, quelqu’un ou quelque chose qui n’existe pas mais à qui on peut se confier dans les moments de doute, de solitude, de peur ou de tristesse... Dans le film qui va suivre, il s’agit d’un dragon et c’est l’ami imaginaire de Blaze, une petite fille qui va être la témoin involontaire d’un épouvantable viol. Traumatisée, elle se réfugie dans un monde irréel où son dragon est son plus fidèle compagnon. 

Mais, confrontée à la violence de ce qu’elle a vécu, Blaze va libérer la force de son copain ailé et laisser sa colère à lui épancher sa douleur à elle... Voilà un film étonnant, qui aborde de façon originale la thématique du féminisme en étant à la fois très militant mais également très cinématographique. 

Les séquences visuelles sont absolument superbes, illustrant de manière onirique les tourments qui agitent la fillette. Quant à cette dernière, elle est incarnée par une débutante impressionnante, la bien nommée Julia Savage.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver CRÉATURES CÉLESTES (Parce que Peter Jackson reconstitue un crime sordide (le meurtre d'une femme par deux adolescentes) sous l'angle de l'imaginaire, en donnant à voir les rêves et les cauchemars de ses héroïnes.) ou encore TIDELAND (Parce que l'imagination débridée des personnages de Terry Gilliam est une façon pour eux de surmonter des drames terribles: c'est le cas dans "Brazil", "Fisher King" et pour la jeune orpheline de "Tideland".).

Bon, il est sympa au final le dragon de Blaze... D’accord, comme ami imaginaire on peut faire plus docile et moins enflammé mais reconnaissez que cette petite fille avait bien besoin de quelqu’un de solide et intrépide à ses côtés ! Le personnage de l’ami imaginaire a déjà été au centre d’autres films, et parfois de manière beaucoup moins agréable. Dans « Donnie Darko » de Richard Kelly en 2001, il prend la forme d’un lapin géant plutôt inquiétant, avertissant Jake Gyllenhaal de l’imminence de la fin du monde. Le pauvre Donnie, déjà violent et schizophrène n’avait évidemment pas vraiment besoin de ça... 

En 2011, Jodie Foster choisit elle d’associer Mel Gibson à une marionnette de mammifère-rongeur dans « Le complexe du castor » : l’acteur joue le rôle d’un homme déprimé, perdant peu à peu pied avec la réalité mais qui va essayer de renouer avec la vie en ne se séparant plus de ce castor, comme greffé au bout de sa main gauche ! Dans « Seul au monde », c’est un ballon de volley-ball qui va en partie sauver l’existence de Tom Hanks, échoué sur une île déserte après un crash d’avion. 

Il arrive aussi que ces amis imaginaires soient un peu plus gênants : je pense à Adolph Hitler dont le jeune Jojo a fait son confident dans « Jojo Rabbit » de Taika Waititi en 2020, irrésistible pochade humaniste où un gamin enrôlé dans les jeunesses hitlériennes voit toutes ses certitudes s’effondrer quand il découvre que sa mère cache une enfant juive chez eux... Citons enfin un exemple français : « Le bruit des glaçons » de Bertrand Blier, sorti en 2010 où Jean Dujardin, écrivain dépressif et alcoolique, voit un jour débarquer Albert Dupontel qui lui lance : « bonjour, je suis ton cancer » ! La perspectif de quitter un monde auquel il croyait ne plus vraiment tenir va soudainement le ramener vers la vie...

Bonne surprise que ce premier long métrage de la réalisatrice australienne Del Kathryn Barton (qui a aussi co-écrit ce film)!Cette histoire d'une jeune fille traumatisée après avoir été témoin d'un crime crapuleux et qui trouve refuge dans son imagination est portée ...

Il y a des films qui marquent plus que d’autres par la violence des faits exposés. Dans Blaze, c’est dès la première scène que cela arrive. C’est à travers le regard d’une jeune adolescente que l’on va vivre une expérience traumatique. Du haut de ses 12 ans, elle ...