BRUISER (VERSION RESTAURÉE)

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Près de huit ans après La part des ténèbres (1992), adapté de Stephen King, George Romero revient avec ce film, l’un de ses plus méconnus, qui mérite d’être réévalué ne serait-ce que pour ce qu’il révèle de la période pendant laquelle il a été conçu, juste avant le passage au nouveau millénaire.

 Sous une forme hybride qui mêle commentaire social et récit de vengeance, il suit le parcours d’un homme ordinaire qui se conforme à la pression de son milieu en gravissant tant bien que mal les échelons de la réussite professionnelle, tout en subissant une quantité d’humiliations. Le jour où, par une mystérieuse opération, il se réveille avec un masque sur le visage, il prend conscience qu’il a le pouvoir de transformer ses désirs de vengeance en réalité.

Jason Flemyng incarne avec conviction le yuppie victime de sa propre soumission à l’injonction de réussite, mais il est presque éclipsé par Peter Stormare, en roue libre dans le rôle d’un dirigeant d’entreprise totalement affranchi de toute pudeur et de toute limite.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver PHANTOM OF THE OPERA (Un musicien porte un masque pour se venger de ceux qui l'ont spolié et humilié.) ou encore CHUTE LIBRE (Pour son personnage, victime de la pression des années 90, qui tout d'un coup se laisse aller à un déchaînement de violence.).

En vue de la sortie de Bruiser en 2000, les distributeurs ont décidé qu’il fallait le promouvoir comme un film d’horreur, contrairement à l’avis de Romero qui pensait que le film allait au-delà en analysant le parcours d’un personnage rencontrant des difficultés. Mais l’obstination des gens du marketing a eu pour effet de priver le film de distribution en salles. Il est sorti directement en vidéo, ce qui a contribué à en faire l’un des films les plus méconnus de son auteur.  

Pour la première fois, George Romero n’a pas tourné dans sa ville natale de Pittsburgh en Pennsylvanie, la production étant établie à Toronto. Le régisseur d’extérieurs y a trouvé un certain nombre de décors particulièrement bien adaptés qui ont impressionné Romero au point de l’inciter à réécrire certaines scènes pour en tirer le meilleur profit. C’est le cas pour les bureaux du magazine Bruiser, ainsi que pour la demeure ostensiblement luxueuse de Milo (Peter Stormare). Quant à l’appartement à moitié fini d’Henry, il témoigne assez précisément de l’état d’avancement de son parcours personnel : il a déjà obtenu quelques résultats, mais rien n’est jamais gagné, et il reste encore beaucoup à faire.

Les Misfits font une apparition dans le film au cours de la fête donnée par Milo. George Romero a réalisé pour eux le clip « Scream » en échange de leur particpiation au film, et à l’écriture de deux titres originaux, Bruiser et Fiend without a face.

Ce dernier titre renvoie à une tradition de films qui utilisent le masque pour autoriser un personnage jusqu’alors en déficit de personnalité à se libérer et à affirmer ses réelles aspirations: Phantom of the paradise (1974), Memoirs of an invisible man (1992), The Mask (1994). A propos de l’absence d’explication à la façon dont le masque reste attaché au visage d’Henry, Romero a affirmé que tout était dans l’esprit du personnage, ce que contredit un plan de caméra de surveillance, qui montre que le carnage est bien réel.

On connaissait déjà toute l’admiration de Jean-Baptiste Thoret pour George Romero – qui s’est notamment déjà concrétisée par la direction du formidable Politique du Zombie : L’Amérique selon George A. Romero (2007) – et nous ne sommes donc pas surpris de l’entrée ...

Salut à tous amis de l'angoisse !!!Ce soir, dans LES OUBLIÉS DU CINÉMA D'HORREUR, une fois n'est pas coutume... ce n'est pas une, mais deux films que nous allons vous présenter. Et des films de Romero avec ça !!!Allez Tchusss, venez tous à 18h sur YouTube ...

Bruiser : Henry Creedlow a toujours respecté les règles et refoule ses sombres instincts de meurtres lorsque les choses vont trop loin. Un matin, les traits de son visage ont disparus, remplacés par un masque blanc. Ses efforts pour se couler dans le moule l'ont transformé ...