COMPAGNONS

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Qu’est-ce qu’on peut faire quand on est jeune et qu’on erre dans sa propre vie ? Des bêtises. Mais au-delà de la police et de la justice il y a le monde de la réinsertion, de l’apprentissage et de la passion. 

« Compagnons » de François Favrat, sorti en 2021, rappelle que les confréries artisanales sont aussi vieilles que le pays et que, même en nos périodes de mondialisation, elles prodiguent toujours les mêmes formations, les mêmes disciplines, et les rapports essentiels entre les maîtres et les apprentis.  

Pio Marmaï joue un vitrailliste (l’homme qui conçoit les vitraux), Agnès Jaoui l’accompagne et c’est Najaa Bensaid qui incarne cette jeune fille en déshérence qui, sortie de la culture de la rue, découvre un autre monde.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver FISH TANK DE ANDREA ARNOLD (2009) (L'histoire similaire mais en version britannique, d'une adolescente mal dans sa peau qui erre un peu dans une région déshéritée. La découverte du break dance va lui donner une motivation dans une activité qui la libérera.) ou encore LA TETE HAUTE DE EMMANUELLE BERCOT (2015) (La difficile renaissance d'un adolescent issu d'un milieu difficile et qui est pris en charge par un éducateur qui croit en lui et va l'accompagner sur les chemins de l'autonomie et donc de la liberté de grandir.).

C’est donc à la fois un film social et initiatique qui rappelle que le geste précis est la première manifestation de l’art et la plus belle formulation de l’esprit. A l’origine il y a un script de Johanne Bernard qui avait déjà écrit une histoire similaire pour « Au bout des doigts » de Ludovic Bernard (2018) où l’apprentissage du piano remplaçait les vitraux. Un producteur propose son synopsis au réalisateur qui s’en empare. 

Totalement néophyte dans ce domaine, Favrat va parcourir le pays, ville après ville, et rencontrer les compagnons pour mieux s’imprégner de leurs méthodes et de leurs rituels. L’idée lui vient alors de passer du tag, street art quasi illégal au vitrail, technique intime et sacrée. Comme souvent la vie précède le cinéma et les graffs du film sont réalisés par une artiste du nom de Zoia dont l’histoire est comparable à l’héroïne du récit. 

Pour le tournage les compagnons vont prêter leurs locaux et aussi incarner certains rôles. C’est le quatrième long métrage de François Favrat qui avait débuté en 2004 avec « Le rôle de sa vie ». L’homme a débuté comme scénariste et notamment du film de Julie Lopes-Curval « Bord de mer ». Fin psychologue il travaille sur les secrets, les fascinations, les trahisons dans les registres de l’amitié et de l’ascension sociale. On ne s’étonnera pas, dés lors, que sa référence soit Ken Loach. Le naturalisme français a de beaux jours devant lui.

Ce film, c’est avant tout, un regard sur notre société, sur notre pays, ce sont des sujets d’actualité forts, des sujets abordés avec beaucoup de réalisme, que ce soit dans le pire, comme dans le meilleur, il saura parler à chacun de nous. Depuis bien longtemps, le travail ...

Je ne m'attendais pas à aimer autant ce film.Je ne connaissais pas plus que ça le monde des compagnons du devoir, mais ce n'est que la toile de fond du film, qui reste une histoire d'émancipation personnelle pour cette jeune femme, Naëlle, magnifiquement interprétée ...

Compagnons est un film cliché. Autant l'écrire immédiatement, d'entrée de jeux, comme ça personne ne sera surpris! Compagnons c'est l'histoire d'une jeune banlieusarde, paumée mais douée, qui va entrer chez les Compagnons du Devoir et tenter de passer son CAP de vitrailliste ...