EIGHT FOR SILVER

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Quand une famille riche fait détruire un campement tzigane et fait massacrer les gitans qui l’occupent pour s’approprier leurs terres, elle ignore qu’elle a mis le doigt dans un engrenage épouvantable. Il faut dire que les attaquants n’y vont pas de main-morte enterrant vivante une vieille femme et mutilant un homme pour le transformer en épouvantail. Eight for Silver de Sean Ellis confronte ses héros à une créature féroce  dans la campagne française au XIXe siècle. 

Sean Ellis, réalisateur anglais né en 1970, s’est fait remarquer en 2006 avec la comédie Cashback. Il a ensuite abordé de nombreux genres cinématographiques en variant ses projets parmi lesquels on peut distinguer The Broken (2008), Metro Manila (2013) et Eight For Silver, présenté d’abord au Festival de Sundance  et de Stiges en 2021 puis en ouverture du Festival de Gérardmer en 2022. Le cinéaste a souhaité rendre hommage aux films de monstres qu’il adore tout en livrant un film historique tourné en décors naturels. Il a voulu livrer une histoire de loup-garou car il estime que   ces derniers sont trop négligés dans les films d’horreur récents. 

Photographe de formation, Sean Ellis a tenu à tourner son film sur pellicule 35 mm  qui lui semblait correspondre parfaitement à l’esthétique de Eight for Silver. Il aimait l’idée de devoir attendre que le film soit développé avant de savoir exactement ce qu’il avait obtenu comme résultat. Il a d’ailleurs été également le directeur de la photographie de son film.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE PACTE DES LOUPS (Christophe Gans brode lui aussi sur la légende de la Bête du Gévaudan pour un conte horrifique bourré de scènes d'action.) ou encore LE LOUP-GAROU (Sean Ellis s'est inspiré de ce film de 1941 signé George Waggner pour Eight For Silver.).

Sean Ellis est un grand fan de cinéma d’horreur et il le clame haut et fort. Eight For Silver était une façon pour lui de faire retrouver aux spectateurs les frissons qu’il a connus étant enfant avec des films comme Alien de Ridley Scott, Le Loup-garou de Londres de John Landis et The Thing de John Carpenter, œuvre à laquelle il fait directement référence lors de la métamorphose d’Anne-Marie pendant l’autopsie du monstre.  Sean Ellis a aussi pensé au Loup-Garou (1941), classique des studios Universal signé par George Waggner avec Lon Channey Jr., Bela Lugosi et Claude Rains en vedettes. Il s’est également inspiré de la légende la Bête du Gévaudan pour écrire son film. Christophe Gans avait lui aussi puisé dans cette histoire pour Le Pacte des loups. 

Sean Ellis désirait que la bête ressemble à « un  croisement entre un loup et un requin. » Jean-Christophe Spadaccini est venu créer le monstre du film. Ce spécialiste français des maquillages horrifiques a travaillé en collaboration avec Mark Coulier. Il y avait trois marionnettes du loup-garou sur le tournage, l’une pouvait se déplacer très rapidement pour les scènes d’attaques, la seconde était complètement animée et la troisième était faite pour interagir plus directement avec les acteurs. Des effets spéciaux numériques ont ensuite été ajoutés à l’ensemble. Pour certains plans, notamment, le dénouement dans l’église et la métamorphose subaquatique, les marionnettes ont cédé la place à ces derniers.

Sean Ellis voit le loup-garçon comme une représentation de l’addiction plutôt que comme une créature maléfique. Il l’a considérée comme une sorte de peste qui détruit tout autour d’elle comme si les gens qu’elle possède en étaient prisonniers. Son idée était de renouveler le mythe tout en dénonçant aussi les violences dont les êtres humains peuvent se rendre coupables par cupidité.

Les films fantastiques dont l’action ne se situe pas dans le monde contemporain sont rares --- hormis les sagas vampirique et frankestenienne, plus quelques Corman, quelques Bava, et, plus récemment, une poignée de films, ici et là : Gothic (1986), Sleepy Hollow (1999), Wolfman ...

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Si on regarde ce film comme un film d'ambiance on est gâté : Nous avons une photographie superbe, une reconstitution historique sans faille et des acteurs impliqués notamment Boyd Holbrook mais aussi Alistair Petrie jouant un personnage d'un cynisme épouvantable. Et ...