LE DERNIER VERMEER

en VOD

Peintre de « La Jeune fille à la perle », Johannes Vermeer compte parmi les noms les plus illustres de la peinture du XVIIe siècle. Ses oeuvres, peu nombreuses, sont d’une valeur inestimable. Pas étonnant, dès lors, que les responsables nazis aient cherché à s’approprier par tous les moyens les toiles de ce maitre néerlandais.

« Le Christ et la femme adultère » une toile signée Vermeer est au coeur de cette histoire qui commence en mai 1945, quelques semaines après la chute d’Hitler. Le tableau, dissimulé dans un wagon, provient des collections de Goering qui l’a acheté à prix d’or aux Pays-Bas. Un officier des forces alliées mène l’enquête pour retrouver la personne qui le lui a vendu. Son investigation va rebondir de découvertes en révélations.

Le Dernier Vermeer s’inspire d’une histoire vraie qui a marqué l’après-guerre aux Pays-Bas et offre à Guy Pearce, le rôle d’un peintre aux goûts de luxe soupçonné de collaboration avec l’occupant. Les parts d’ombre de ce personnage interpellent un ancien résistant épris de vérité et de justice, joué par Claes Bang (The Square), confronté à certains dessous du marché de l’art et bien d’autres secrets.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'AFFAIRE MONET (Un faussaire en peinture au coeur d'une histoire de manipulation) ou encore BLACK BOOK (Un récit qui se déroule également aux Pays-Bas pendant la seconde guerre mondiale).

Avec Le Dernier Vermeer dont il est également le producteur, l’Américain Dan Friedkin signe sa première réalisation. Homme d’affaires richissime, il a notamment produit La Mule de Clint Eastwood. Il est aussi passionné d’aviation et a d’ailleurs piloté des Spitfire pour les besoins du Dunkerque de Christophe Nolan. Depuis son plus jeune âge, Friedkin est également un mordu de tout ce qui touche aux caméras, aux techniques de prises de vue. D’ailleurs Le Dernier Vermeer est le tout premier long métrage tourné avec une Alexa LF Arri, une caméra numérique 4K qui, selon Friedkin, produit des images d’une qualité très proche de la pellicule. « C’est en assistant au tournage d’une de ses productions, Tout l’argent du monde mis en scène par Ridley Scott, qu’il s’est enfin décidé, à plus de cinquante ans, à se lancer dans la réalisation. »

Friedkin a passé le plus de temps possible sur le plateau à observer Scott au travail. Pour préparer son passage derrière la caméra, iI a ensuite plongé dans Le Troisième homme, le classique de Carol Reed,  The Reader de Stephen Daldry et les films de Paul Thomas Anderson. Des références toutes désignées pour aborder un récit qui se joue dans des zones grises bousculant les repères moraux. La confrontation entre les personnages de Joseph Piller et Han Van Meegeren permet en effet au réalisateur de se pencher sur ce qu’est l’art mais aussi d’explorer la question des limites entre le bien et le mal.

Avec ses multiples facettes, Han Van Meegeren, dandy considéré comme collabo, puis comme héros, a tout pour stimuler l’imagination de scénaristes. En se glissant dans sa peau, Guy Pearce s’est beaucoup interrogé sur ce qui avait amené cet individu à faire ce qu’il a fait. « J’ai tenté de saisir comment il avait pu se tromper à ce point, dit-il. Le comédien avance l’hypothèse que Van Meegeren fait partie de ces personnes qui ne savent pas gérer la question du succès. « Apparemment, il a pris trop à coeur les critiques et implosé ».

Non seulement le fim est intéressant mais il est émaillé de propos intelligents sur le marché et la critique de l'art (on a aussi droit en aparté à une réflexion sur le candaulisme par la très belle Olivia Grant). L'interprétation est excellente même si on peut ...

Bonne surprise que cette enquête autour de tableaux pillés dans une Hollande en pleine épuration post 2ème GM (attention aux résumés spoilers). Son classicisme soigné peut paraître académique, mais il bénéficie d'un bon duel Claes Bang sobre et sombre/ Guy Pierce ...

Au-delà du fait qu'extorquer un pognon de dingue à des Nazis doit faire un bien fou, il faut bien un film pour poser la question du génie artistique. La maestria technique peut-elle seule assurer le succès ? A quelle reconnaissance peuvent prétendre les peintres capables ...