MEDITERRANEO

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Certaines images marquent nos consciences à jamais... Une fillette vietnamienne courant sous le napalm, deux tours jumelles s’effondrant avec fracas ou le corps d’un petit garçon kurde rejeté par la mer sur le sable d’une plage turque. La mort d’Aylan en 2015 symbolise le drame des migrants et, parce qu’il s’agit d’un enfant, a choqué le monde, là où le sort de milliers d’autres noyés en mer avait laissé la planète quasi indifférente...  

Le film de Marcel Barrena qui va suivre est une fiction adaptée de cette terrible réalité. Il montre comment deux maîtres-nageurs espagnols, Oscar et Gerard, décident de s’embarquer pour l’île grecque de Lesbos où est installé un camp de réfugiés important. Au-delà de l’aspect humanitaire de leur voyage, les deux hommes vont vite n’avoir pour d’autre choix que de s’engager au plus près de ces populations déracinées...  

« Mediterraneo » est une œuvre bouleversante, révoltante et citoyenne qui bouscule nos consciences et restera cruellement d’actualité pour encore (trop) longtemps...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver WELCOME (Quand on rêve de trouver ailleurs un avenir meilleur, franchir la mer est une solution qui peut paraitre simple. Mais, de l'Angleterre à la Grèce, les dangers sont nombreux...) ou encore LES ENGAGES (Sortir de son confort et de ses certitudes pour aider les autres... Deux films qui parlent du don de soi et des sacrifices que cela implique...).

Les récents soubresauts survenus dans le monde arabe ont jeté sur les routes de l’exode des milliers de réfugiés, fuyant la guerre et la misère. Ces populations migrantes nous imposent de regarder en face le sort de ces femmes, hommes ou enfants forcés de tout quitter pour tenter l’aventure périlleuse d’un ailleurs supposé meilleur... « Mediterraneo » est un exemple récent de ces destins fracassés qui parfois se terminent au fond de l’eau après le chavirage d’une embarcation précaire.  

Récemment, le cinéma a consacré au sujet d’autres longs métrages notables comme « Les survivants » de Guillaume Renusson en 2022 dans lequel Denis Ménochet incarnait un homme décidé à vivre en ermite dans les Alpes italiennes, avant qu’une jeune afghane voulant traverser les montagnes pour rejoindre la France ne vienne bousculer son calme quotidien. Même région et même année pour « Les engagés » d’Emilie Frèche où Benjamin Lavernhe et Julia Piaton décident de cacher puis d’aider un jeune migrant en situation irrégulière recherché par la police avant de s’engager à ses côtés. Des faits qui, jusqu’il y a peu, étaient punis par la loi avant qu’elle n’évolue... 2022 encore avec « Tori et lokita » de Jean-Pierre et Luc Dardenne, qui suivait deux ados africains exilés, tenant de survivre en Belgique mais croisant les mauvaises personnes. Une oeuvre rude et radicale présentée au Festival de Cannes cette année-là...  

Si l’on remonte le temps, on trouve ce même sujet à l’affiche de films forts différents comme par exemple « Samba » d’Olivier Nakache et Eric Toledano en 2014, dans lequel Omar Sy joue le rôle d’un sénégalais sans papier vivant en France depuis 10 ans, enchainant les petits boulots avant de croiser la route d’une bénévole travaillant dans une association, (Charlotte Gainsbourg), dont l’engagement va se transformer en coup de cœur. Entre drame social et comédie, le film apparait aujourd’hui comme précurseur sur la question, posant notamment le débat de l’insertion de ces migrants sans papiers que le système économique utilise pour subvenir à des emplois que personne ne souhaite assumer....