NINJABABY

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Deux jeunes filles fréquentent les tatamis pour y pratiquer l’aïkido. Elles fréquentent aussi les soirées festives et arrosées. Elles ne savent pas où elles vont mais elles y vont. Avoir vingt ans et des poussières, en Norvège c’est l’esprit de « Ninjababy ».

Le film, sorti en 2022, est signé de Yngvild Sve Flikke, cinéaste, femme, et militante du « female gaze », le fameux point de vue féminin au cinéma.

Cette comédie dramatique déconstruit, comme on dit, la féminité pour mieux la reconstruire, au travers de l’hypothèse de l’enfantement, comme tragédie intime et, finalement, comme affectueuse stupeur. Bienvenus, jeunes gens, dans le monde des filles d’Oslo.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BLONDE D'ANDREW DOMINIK (2022) (Dans un biopic un peu imaginaire (d'après le roman de Joyce Carol Oates), on y voit la star Marilyn Monroe , confrontée à des grossesses non-désirées. L'héroïne a un dialogue avec son foetus. Et il est représenté dans le film en image de synthèse représentant un bébé, ce qui a généré des polémiques.) ou encore 4 MOIS, 3 SEMAINES, 2 JOURS DE CRISTIAN MUNGIU (2007) (Palme d'or à Cannes ce film roumain relate le chemin de croix (bien que ce ne soit pas le cas de le dire) d'une jeune étudiante enceinte et qui tente d'avorter alors que c'est un acte illégal, pendant la dictature de Ceaucescu. Un film sur la perte d'identité et le trafic des corps.).

Au départ de cette œuvre néo-punk il y a un livre illustré, signé de Inga H Saetre que la cinéaste a associé à son récit. Beaucoup des scènes de transition, nombres de représentations mentales de l’héroïne sont en effet dessinées et animées par l’artiste graphique. Cela donne à l’histoire une dimension onirique et pour tout dire enfantine, après une exposition très sex, drogue et rock’n roll.

Trash et désinhibée, l’héroïne entre autres fantasmes, aurait d’ailleurs aimé être dessinatrice de bédé. La cinéaste a eu l’idée de ce film après avoir été deux fois enceinte. Elle voulait traiter par l’absurde et la provocation les troubles de la grossesse et les doutes qui peuvent tarauder la future mère. C’est ainsi que le foetus a été dessiné comme une sorte de vilain parasite qui devient progressivement plus joli.

Evidemment l’inconscient du personnage est là, d’autant que la voix de son « bébé ninja » se manifeste comme celle d’un homme. Pour Yngvild Sve Flikke, proche de la cinquantaine, c’est un second long métrage après une riche carrière de réalisatrice pour diverses séries télés. Le film a été présenté à la Berlinale et dans divers festivals où il s’est acquis une flatteuse réputation. Et pour sa réalisatrice ce fut le début d’une carrière internationale. Un beau bébé, donc.

Rakel, 23 ans, en colocation, gaspille la plupart de son temps dans sa chambre crade, aussi pleine de saletés que son compte en banque est vide de liquidités. Elle rêve à tous les projets du monde, ce qui veut dire qu’elle ne fait pas l’effort d’en concrétiser un. Elle ...

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Un film norvégien remarquable, de la réalisatrice Ynguild Sve Flikke, par son regard intelligent et pertinent sur l'impact émotionnel, qu'elle porte sur un sujet encore et toujours d'actualité, dans sa forme la plus comique, mais aussi tragique, étrange, mais réussit. ...