UNE FEMME DE NOTRE TEMPS

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Une commissaire de police respectée perd la tête quand elle découvre que son  mari lui est infidèle. Une femme de notre temps de Jean-Paul Civeyrac montre la descente aux enfers de cette épouse bafouée campée par Sophie Marceau. Entre thriller et mélodrame, le film suit le parcours de l’héroïne sur le chemin de la folie.  Elle fera des rencontres étonnantes tout en essayant d’assouvir sa vengeance envers un époux volage incarné par Johan  Heldenberg, vu dans Les Pires (2022) de Lise Akoka et Romane Gueret et Alabama Monroe  (2012) de Felix Van Groeningen.

Jean-Paul Civeyrac change de style en s’essayant au suspense pour Une femme de notre temps. Il s’était fait remarquer dès 1996 avec son premier long métrage Ni d’Eve, ni d’Adam. Il a obtenu le prix Jean Vigo en 2003 pour Toutes ces belles promesses et a aussi connu de beaux succès avec Des filles en noir (2010) puis Mes Provinciales (2018). Il a également été directeur d’études à la FEMIS de 2000 à 2010. Une femme de notre temps lui permet de diriger la star Sophie Marceau pour la première fois.

Le réalisateur a déclaré que le professionnalisme de Sophie Marceau lui a fait rapidement oublier sa notoriété. Il l’a dirigée comme il l’avait fait avec tous les jeunes interprètes qu’il avait révélés au fil des années et l’a trouvée modeste, disponible et dépourvue d’inquiétude au sujet de son image. La comédienne roumaine Cristina Fultur lui donne la réplique. Elle avait été découverte dans Au-delà des collines (2012) de Cristian Mungiu pour lequel elle avait reçu un prix d’interprétation à Cannes.

 
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Pour Une femme de notre temps, Jean-Paul Civeyrac a choisi Sophie Marceau en repensant à ses prestations dans L’Amour braque (1985) et La Fidélité (2000) d’Andrzej Żuławski mais aussi dans Police (1985) de Maurice Pialat. Emballée par le scénario, elle s’est immédiatement impliquée dans le projet.  Le réalisateur a apprécié son abandon dans la façon dont elle considère son métier. Valentin Silvestrov, compositeur ukrainien octogénaire, a été chargé de composer une partition crépusculaire qui souligne la désagrégation de l’univers de l’héroïne. Pour la première partie du film, le réalisateur lui a demandé de s’inspirer des musiques créées par Bernard Herrmann.

Pour Sophie Marceau, l’héroïne du film est déchirée entre le bien et le mal et elle s’est passionnée pour le personnage parce qu’elle l’estimait ambigu. Elle trouvait intéressante l’évolution de cette femme qui voit des horreurs à longueur de journées et évacue ses émotions en écrivant avant de sombrer soudainement quand elle perd soudain le pilier que constitue l’amour de son mari. Elle estime que l’arc que manipule la protagoniste est une métaphore du contrôle qu’elle exerce sur elle-même et son entourage.

Le tournage a été très physique pour la comédienne qui a dû apprendre à manipuler son arme. Il a duré huit semaines et a été très difficile pour l’actrice. Les conditions rudes (pluie, froids, tournage nocturne et en forêt) l’ont aidée à construire son rôle. La scène la plus pénible pour elle a été celle où elle tient son mari en joue. Le fait de rester immobile avec l’arc tendu au maximum était vraiment douloureux. Elle a tenu le plus longtemps possible avant de communiquer son inconfort à Jean-Pierre Civeyrac alors que l’aube se levait à la fin d’un tournage en pleine nuit.

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