AFTER BLUE (PARADIS SALE)

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Bertrand Mandico est un réalisateur à l’univers singulier qui marie culture populaire, cinéma de genre, érotisme et recherche esthétique dans tous ses films. After Blue (Paradis sale) ne fait pas exception à sa règle. Une mère et sa fille y traquent une meurtrière qu’elles ont libérée sans connaître ses crimes sur une planète étrange. Les deux femmes sont tenues pour responsables de l’évasion de la criminelle et doivent la liquider malgré leur manque d’expérience dans l’art du combat. Cela va leur permettre de vivre une aventure délirante et de faire des rencontres étonnantes.

Bertrand Mandico a fait ses première armes dans le cinéma d’animation  après avoir été diplômé de l’école des Gobelins. Il a multiplié courts métrages, moyens métrages et installations artistiques avant de passer au long métrage pour Les Garçons sauvages, prix Louis-Delluc du meilleur premier film en 2018. La même année, il a participé au programme Ultra rêve où son moyen métrage Ultra Pulpe était présenté avec des courts métrages de Caroline Poggi, Vincent Vinel et Yann Gonzalez.

After Blue (Paradis sale) a été présenté au festival de Locarno en 2020 où il a remporté le prix FIPRESCI de la critique internationale. Bertrand Mandico y retrouve Elina Löwensohn (son actrice-fétiche) et Vimala Pons qui étaient également au générique des Garçons sauvages. Le tournage du film s’est déroulé en Nouvelle Aquitaine, en Corrèze, dans la Creuse et en Charente-Maritime en 2019.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UN COUTEAU DANS LE COEUR (Ce flm très original de Yann Gonzalez rappelle l'univers esthétique de Bertrand Mandico qui y joue d'ailleurs un petit rôle.) ou encore ORPHÉE (Bertrand Mandico reconnaît volontiers l'influence que Jean Cocteau et, plus précisément, de ce film de 1950, a eu sur son processus créatif.).

Bertrand Mandico a écrit le scénario de After Blue (Paradis sale) dix-huit ans ans avant de monter le projet. A l’origine, il souhaitait en faire un western dont Guillaume Depardieu, Katerina Golubeva et Maurice Garrel tiendraient les rôles principaux. Ce projet n’ayant pas vu le jour, il a modifié l’histoire pour ajouter des rôles féminins et la faire évoluer du côté de la science-fiction. Il y a adjoint la présence des morts et des spectres. Il a choisi le titre du film en raison d’une théorie scientifique qui assure que la couleur bleue est la dernière qu’on voit avant de mourir. Il s’interrogeait sur ce qui pouvait bien se passer dans le monde des morts. Le réalisateur reconnait l’influence du cinéma de Jean Cocteau sur son travail et notamment d’Orphée (1950) dont la voix off l’a inspirée pour créer celle qui questionne l’héroïne de son film.

Comme dans Les Garçons sauvages, son précédent long-métrage, Bertrand Mandico fait la part belle aux femmes en créant un univers dont les hommes ont disparu, la planète After Blue qui donne son titre au film. Le cinéaste souhaitait ainsi offrir aux comédiennes des rôles auxquels elles peuvent rarement avoir accès. Pour autant, les hommes restent présents sur Terre puisque leur sperme est utilisé pour la reproduction. Le cinéaste a apporté un soin particulier au son du film. Il a enregistré les voix des comédiennes en studio et leur a adjoint des sons buccaux qu’il faisait parfois lui-même. Il a aussi ajouté des sons électroniques et des sons d’ambiances pour contribuer à l’atmosphère envoûtante de son film.

Bertrand Mandico s’est beaucoup amusé avec les noms de ses personnages. Sternberg (jouée par Vimala Pons) fait référence au réalisateur Josef von Sternberg et Kate Bush (incarnée par Agata Buzek) est un clin d’œil à la célèbre chanteuse tandis que Roxy (interprétée par Paula Luna) évoque le groupe Roxy Music. Il a également donné des noms de marques de luxe aux armes du film.

Organique, plastique, esthétique. After Blue (Paradis Sale), comme le laisse présupposer l’appendice de son titre, est de la trempe de ces films que l’on pourrait presque toucher, pour palper la matière formant l’univers qui suinte dans l’écran. Le précédent long-métrage ...

« Nous aurons fait un grand pas en esthétique lorsque nous serons parvenus non seulement à la conviction intellectuelle mais à la certitude intime que l’évolution de l’art est liée au dualisme de l’esprit apollinien et de l’esprit dionysiaque (…) Pour mieux comprendre ...

J'ai pu découvrir le film à l'étrange Festival dans une salle pleine à craquer et fébrile. Je voyage que nous propose Mandico, est un trip absolu, un voyage dans un monde qui nous invite à lâcher prise, le film se passe sans que l'on sente le temps passer. J'étais frustrée ...