CHARADE

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Impossible de résister au charme qui se dégage d’Audrey Hepburn et de Cary Grant dans Charade, qui a la très belle idée de mettre une femme, en l’occurrence la plus adorable de toutes, au centre d’un thriller ! 

Dès les premières minutes du film, qui voient un pistolet pointé sur Audrey Hepburn, en réalité un pistolet en plastique, le ton est donné : la comédie et la légèreté seront de mise, même si Charade n’oublie jamais d’entretenir un suspense hitchcockien.

Stanley Donen est au sommet de la gloire quand il entreprend de tourner, en 1962, cette comédie policière. Le roi du musical hollywoodien a en effet enchaîné les succès : Chantons sous la pluie, bien sûr, mais aussi Drôle de frimousse en 1957, qui a réuni à l’écran un couple inédit - Fred Astaire, et, déjà, Audrey Hepburn.

Cette fois, c’est à Cary Grant que Stanley Donen veut associer l’actrice révélée dix ans plus tôt dans Vacances romaines. Dans un premier temps, le comédien refuse, mal à l’aise face aux 25 ans qui le séparent de sa jeune partenaire. Natalie Wood et Warren Beatty sont un temps envisagés pour les remplacer jusqu’à ce que Cary Grant accepte finalement de tourner le film, réécrit en partie pour lui.

Vous l’aurez compris, on ne doute pas une seconde que vous serez conquis par Charade, et ce, dès les premières notes de la superbe partition signeé Henry Mancini, compositeur déjà connu pour la musique de La soif du mal d’Orson Welles et de La panthère rose pour Blake Edwards.

Cinquante ans plus tard, la séduction opérée par Charade est intacte. Enjoy ! 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA PANTHÈRE ROSE (Une autre comédie policière dont la bande originale est aussi signée Henry Mancini !) ou encore UN AMÉRICAIN À PARIS (Pour le choix de situer le film et ses scènes les plus romantiques à Paris !).

Si le charisme de ses deux interprètes  explique le succès au box-office de Charade, on devine que le charme de Paris a aussi joué sur les spectateurs américains. Stanley Donen a en effet tourné son film dans la capitale française, dont il utilise des lieux très cinématographiques, notamment le Palais Royal ou les quais de Seine, allant même à cette occasion jusqu’à citer directement l’une des scènes mythiques d’Un Américain à Paris de Vincente Minnelli. En 1996, Woody Allen à son tour fera référence à cette scène dans Tout le monde dit I love you.

Autre clin d'oeil typiquement parisien : la présence au générique du couturier Hubert de Givenchy, qui a dessiné l'intégralité de la garde-robe d'Audrey Hepburn dans le film !

On notera la qualité du générique de Charade, aux motifs labyrinthiques : il est signé d’un spécialiste du genre, le New-Yorkais Maurice Binder, à qui l’on doit quatorze génériques des films de James Bond, et la création du motif éternellement associé à 007 - la vision de la silhouette de James Bond au travers du canon d’un pistolet. Ancien publicitaire, Maurice Binder avait été embauché pour la première fois en 1958 par Stanley Donen pour créer le générique d’Indiscret, avec Ingrid Bergman et Cary Grant, avant de collaborer avec le Français René Clément pour Plein Soleil.

Charade est l’un des derniers films tournés par Cary Grant, qui ne jouera que dans deux autres longs métrages avant d’arrêter sa carrière en 1966, sans avoir jamais remporté un Oscar. Il lui faudra attendre 1970 pour voir l’Académie lui remettre une statuette honorifique pour l’ensemble de sa stupéfiante carrière, marqué entre autres par sa riche collaboration avec Alfred Hitchcock. Rappelons à cette occasion que c’est la classe de Cary Grant qui inspira Ian Fleming pour créer le personnage de James Bond ! 

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