LE DINDON

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Ami du vaudeville, du quiproquo, de la porte qui claque et du marivaudage : soyez les bienvenus ! Le film de Jalil Lespert qui va suivre est une adaptation d’un des maîtres du genre, Georges Feydeau. Oui, c’est un peu à la comédie ce que Bocuse est à la cuisine, Zidane au football et Kim Kardashian au selfie : LE spécialiste du genre !

Voici donc l’histoire de monsieur de Pontagnac, aristo libertin, fou amoureux de Victoire, la belle jeune femme de son ami Vatelin, notaire parvenu. Un trio amoureux se met en place, bientôt arbitré par les mensonges des uns, les amants-maîtresses des autres et une bonne dose du burlesque mâtinée de mauvaise foi… Bref, un jeu de massacre amoureux irrésistible au cœur duquel Dany Boon, Guillaume Gallienne, Alice Pol, Ahmed Sylla et Laure Calamy évoluent comme les animaux de la grande basse-cours des sentiments.

Idée astucieuse du réalisateur : transposer l’époque du « Dindon », (joué pour la 1e fois en 1896), à nos années 60 d’avant la libération de la femme avec à la clef un savoureux portrait de ce que on appellera plus tard le féminisme…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA PUCE A L'OREILLE (Deux adaptations d'une pièce de Georges Feydeau, tournées à 50 ans d'intervalle mais qui offrent toutes deux de formidables portraits de femmes...) ou encore INFIDELES (Les jeux de l'amour et du hasard, du marivaudage, voire du libertinage peuvent avoir des conséquences inattendues : la preuve en deux films !).

Soyons tout à fait honnêtes : à sa sortie en salles à l‘automne 2019, « Le dindon » n’a pas connu en salles le succès espéré… La proposition de Jalil Lespert le réalisateur, (après « Des vents contraires », « Yves Saint Laurent » ou « Iris »), était peut-être un peu trop audacieuse ou hors normes… Un échec qui confirme que l’adaptation du théâtre au cinéma n’est jamais facile… Arrêtons-nous sur quelques exemples qui ont en revanche été de véritable triomphes et donné naissance à d’immenses morceaux de 7e art.

Du côté français de l’édifice, « Cyrano de Bergerac » est un cas d’école. Il fallait la fougue, le talent et le courage de Jean-Paul Rappeneau pour transposer à l’écran la tragédie de ce héros au grand nez, amoureux complexé de sa cousine, la belle Roxane, se faisant le porte-plume et porte-voix du bellâtre Christian pour la séduire. Gérard Depardieu, Anne Brochet et Vincent Perez ont donné vie à cette fresque littéraire et cinématographique qui, en revanche, n’a pas séduit le public dans « Edmond », le film d’Alexis Michalik, racontant justement la genèse de Cyrano et tirée d’une pièce qui, elle, avait été un succès sur scène… Adaptation tricolore encore avec « Un air de famille » de Cédric Klapisch ou « Le diner de cons » de Francis Veber, sans oublier « Les bronzés » ou « Le père Noel est une ordure » au rayon comédies…

À Hollywood, Tenesse Williams fait figure de légende de la scène : « Un tramway nommé désir » d’Elia Kazan en 1951 avec Vivien Leigh et Marlon Brando diffuse à l’époque un parfum de sensualité presque érotique qui change la manière de faire du cinéma. Même auteur et même phénomène avec « La chatte sur un toit brûlant » de Richard Brooks dans lequel Elizabeth Taylor en 1958 ose évoquer les relations conjugales, l’alcool et la mort. Williams et Taylor encore dans le magnifique « Soudain l’été dernier » en 1959 signé Joseph Mankiewicz avec aussi Katharine Hepburn et Montgomery Cliff, éprouvant thriller sur la folie et la passion dans la moiteur de la Nouvelle Orléans…

Moi le vaudeville, c'est pas trop mon truc. Mais bon, quand il s'agit d'une œuvre de Feydeau, un maître du genre, je veux bien faire l'effort de découvrir. Evidemment il y aura toujours de gens pour dire que le théâtre doit rester au théâtre et les romans dans les livres. ...

Attention, cet avis comporte ce genre de spoilers: L'adultère, c'est beaucoup de complications. Moi le vaudeville, c'est pas trop mon truc. Mais bon, quand il s'agit d'une oeuvre de Feydeau, un maître du genre, je veux bien faire l'effort de découvrir. Evidemment il y aura ...

Pontagnac n’a pas son… cœur dans la poche. Et n’hésite pas à régulièrement le sortir dès qu’il voit une belle femme dans la rue. Manque de pot pour lui, la dernière, Victoire, est l’épouse d’un de ses vieux amis, René Vatelin. Elle est d’ailleurs courtisée ...