MURINA

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L’endroit pourrait être paradisiaque. Face au petit village de pierre, la mer  d’un bleu intense se déroule à l’infini. Et bien qu’elle reste d ‘un calme absolu, c’est elle le personnage principal de ce drame psychologique  familial. 

A 17 ans, Julilja est partagée entre ce lieu qu’elle adore, cette mer où elle évolue comme un poisson dans l’eau, et son envie de s‘en extraire. Elle y étouffe à cause d‘un père autoritaire, qui ne lui laisse aucune autonomie et passe son temps à l’humilier ou à la violenter quand il ne l’oblige pas à venir chasser la murène avec lui. 

Un jour, un ami d‘enfance de ce père acariâtre débarque pour quelque temps. Ils ont ensemble un projet immobilier. La présence de cet homme très riche, attentif à Julilja et à sa mère, va-t-elle donner à l’adolescente la force de se libérer de l’emprise paternelle ? 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES POINGS DESSERRÉS (Parce qu'il raconte aussi comment une jeune femme tente d'échapper à l'emprise de sa famille, cette fois en Ossétie du Nord) ou encore STILL THE WATER (Parce que la mer y joue un rôle aussi apaisant que dangereux).

Murina, le premier long métrage de la réalisatrice croate Antoneta Alamat Kusijanovic, est précédé d’une réputation très flatteuse. Non seulement il a été sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs 2021, mais il est reparti du  Festival de Cannes en remportant la prestigieuse Caméra d‘or.  Sans compter que la fée Martin Scorsese l’a accompagné dans sa conception en participant à sa production. 

Murina est le prolongement d‘une idée qu’Antoneta Alamat Kusijanovic avait développée dans un court métrage en  2017, Into the blue. Il y était question de dénoncer ce système patriarcal croate et la jeune actrice Gracija Filipovic y interprétait déjà Julilja, une jeune femme terrorisée par son père qui se réfugiait sur une île croate. Formée à l’art théâtral à Dubrovnik, Gracija Filipovic s’est vite faite remarquée au niveau international grâce à ce double rôle pour sa résignation butée mais aussi pour ses qualités sportives. Hors des plateaux de cinéma, c’est une nageuse et une danseuse de claquettes professionnelle. Dans Murina, elle est entourée de l’actrice danoise d‘origine serbe, Danica Curcic,  de l’acteur croate Leon Lucev, tous deux méconnus ici.  Le rôle de l’ami millionnaire et lâche est tenu par le néo-zélandais Cliff Curtis. Révélé par La leçon de piano et L’Âme des guerriers, il s’est depuis installé à Hollywood et a joué dans 6 jours, 7 nuits, Les Rois du désert, Révélations, A tombeau ouvert, Paï, l’élue d ‘un peuple nouveau ou dans les plus populaires  Die hard 4 ou Fast and furious : Hobbs & Shaw. 

La vraie star du film reste la sublime côte croate, ses îles pierreuses et désolées et sa mer d‘un bleu profond. La réalisatrice a choisi de revenir sur l’île de son enfance, celle qu’habitait sa grand-mère, dépourvue d'arbres à part quelques oliviers. L’aridité du paysage fait ainsi écho à la sécheresse des sentiments d‘un père, d‘un mari abusif. La seule échappatoire reste la mer, mais à ses risques et périls.

Il n’y avait pas foule en ce début d’après-midi au théâtre croisette pour la projection du premier long-métrage de la réalisatrice croate Antoneta Alamat Kusijanović. La mer, la roche, les plages de galets… Avec Murina, Antoneta Alamat Kusijanović signe un film féministe ...

Après avoir laissé le temps au récit de se construire, Murina gagne en tension et nous fait plonger dans les abysses sentimentales et psychologiques d’une famille, finissant en apothéose avec ce passage symbolique (qui ne sera pas révélé ici) propre au conte. Avec un ...

La réalisatrice Antoneta Alamat Kusijanovic crée un beau film. Un drame qui ne cesse de nous transporter vers des territoires de plus en plus sombres. Un cauchemar que l'on suit à travers ce père, Ante ( Leon Lucev ) violent. Interprété au plus juste, et qui exerce un ...