KANDIDAT

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Le documentaire politique est presque un sous-genre en soi. Il permet de faire le portrait d’un politicien tout en encapsulant l’identité d’un pays à un instant T. C’est exactement ce que fait Der Kandidat – Le Candidat avec la RFA avec les années 70. 

Franz Josef Strauss va se présenter en 1980 aux élections fédérales allemandes comme « le chancelier de la paix et de la liberté ». Il est le candidat du CDU/CSU, c’est-à-dire la force politique conjointe de l’Union chrétienne-démocrate d’Allemagne et l’Union chrétienne sociale en Bavière. 

Même si ça aide, d’avoir quelques notions de politique allemande, il ne faut pas être un exégète pour apprécier les vertus pédagogiques, artistiques et oui, politiques, de ce documentaire de deux heures sur le passé et le présent de ce pays à l’histoire riche et complexe.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'INSOUMIS (L'INSOUMIS est un documentaire sur les derniers mois de campagne du candidat Jean-Luc Mélenchon.) ou encore L'ALLEMAGNE EN AUTOMNE (1978) (La vie politique en RDA dans les années 70).

Der Kandidat – Le Candidat a été présenté au Festival de Cannes en 1980 dans la section Un Certain Regard. Il a été projeté face à Csontváry de Zoltán Huszárik, Portrait d’un homme « à 60% parfait » : Bill Wilder de Michel Ciment et Annie Tresgot, La Ballade de Tara de Bahram Beyzai ou encore The Gamekeeper de Ken Loach. Par ailleurs, 1980, c’est l’édition qui consacre, en compétition, une double Palme d’or : Que le spectacle commence de Bob Fosse et Kagemusha, l’ombre du guerrier d’Akira Kurosawa. Cette année-là, Stalker d’Andrei Tarkovski est projeté hors-compétition. 

Der Kandidat – Le Candidat est le fruit d’une quadruple réalisation car oui, il y a bien quatre réalisateurs derrière ce documentaire. Stefan Aust, documentariste, journaliste et futur rédacteur en chef d’une grand magazine politique Der Spiegel entre 1994 et 2008. Alexander von Eschwege, réalisateur de fiction, acteur à ses heures, puis enseignant à l'Académie allemande du cinéma et de la télévision. Alexander Kluge et Volker Schlöndorff, réalisateurs phare du Nouveau Cinéma Allemand, co-metteurs en scène du film très engagé L’Allemagne en automne aux côtés de Rainer Werner Fassbinder, Peter Schubert ou encore Hans Peter Cloos. 

Volker Schlöndorff, l’un des quatre co-réalisateurs de Der Kandidat – Le Candidat, voit son destin de cinéaste intimement lié à la France. Il quitte son pays à 17 ans pour emménager en Bretagne, et sera plus tard diplômé de l’IDHEC. Il sera assistant d’Alain Resnais sur L’Année dernière à Marienbad en 1961, Jean-Pierre Melville sur Léon Morin, prêtre en 1961 ou Le Doulos en 1962 ou Louis Malle sur Vie privée en 1962 et Le Feu follet en 1963. Il réalise son premier long en 1966, en Noir et Blanc : Les Désarrois de l'élève Törless d'après le roman de Robert Musil « Les Désarrois de l'élève Törless ». Le film, présenté à Cannes en compétition face à Falstaff d’Orson Welles, Modesty Blaise de Joseph Losey ou Morgan de Karel Reisz, remporte le prix FIPRESCI.