LES GARDIENNES DE LA PLANÈTE

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Jean-Albert Lièvre a découvert l’univers des films documentaires animaliers dans les combles du Muséum national d’Histoire naturelle, à Paris, dans les arcanes du service photo cinéma. Depuis, il n’a pas arrêté de tourner dans tous les pays du monde, s’intéressant aussi bien aux insectes qu’aux grands fauves, d’abord en tant qu’assistant réalisateur et producteur exécutif. Au début des années 1990, il participe au succès de la franchise Ushuaïa en réalisant les célèbres émissions présentées par Nicolas Hulot.  

C’est lors d’un de ses voyages pour l’émission qu’il nage pour la première fois avec des baleines. Cette expérience a été tellement intense qu’il a depuis voulu la partager. 31 plus tard, il réalise donc Les gardiennes de la planète.  

Le parti pris du film est original puisqu’il adopte le point de vue de la baleine. Si son chant est omniprésent, la « voix » de la baleine est celle de Jean Dujardin, en off, qui transmet de nombreuses informations, à la fois politique, écologiques et poétiques, du point de vue de l’héroïne géante, et momentanément échouée sur une plage.  

Bien que très documenté, puisque le réalisateur a consulté de nombreux scientifiques spécialistes (du comportement animal, de la biologie marine, des algues sous-marines, du plancton, et même du chant des baleines), le film fait la part belle à l’onirisme. En témoignent de nombreux plans emprunts de poésie, retournant l’image pour en faire un « vol » des baleines, aussi surréaliste que merveilleux. Le réalisateur revendique d’ailleurs une inspiration étonnante : le poème Whale Nation, publié par Heathcote Williams en 1988 !  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver OCÉANS (parce que le film utilise aussi l'émerveillement suscité par les images sous-marines pour encourager la préservation des océans) ou encore 47 METERS DOWN (parce qu'il est aussi question de plongée et de gros animaux marins... sans l'émerveillement !).

Entre 2010 et 2015, il fait une pause dans sa carrière pour prendre soin de sa mère, atteinte de la maladie d’Alzheimer. Contre l’avis médical, il la sort de l’EPADH où elle dépérit et l’emmène dans la maison familiale en Corse. Émerveillé par son regain d’énergie, il filme sa mère dans les dernières années de sa vie. Le documentaire qui relate ce moment de vie prend le prénom de sa mère Flore et remporte de nombreux prix. Ce film a inspiré depuis les professionnels travaillant avec les malades d’Alzheimer, et a permis de reconsidérer certaines pratiques de soin. 

Les gardiennes de la planète se veut aussi un support pédagogique. En lien avec de nombreuses associations de protection de la nature et des océans, une « campagne d’impact » est associée au film et propose un certain nombre d’actions pour s’engager afin d’obtenir un changement positif sur la situation exposée dans le film. Le spectateur qui a envie d’agir peut ainsi choisir de signer une pétition contre la pollution sonore des océans, participer ou organiser une collecte de déchets, organiser une projection débat, devenir bénévole, ou agir en mer en s’inscrivant à des campagnes de sciences participatives.  

Les gardiennes de la planète.« Nous étions au Silver Bank, un fond corallien au large des îles Turks-et-Caïcos, sur un bateau de pêche à observer et entendre les baleines sans jamais pouvoir les approcher. Un jour en plongée, le fond rocheux se mit à bouger : j’avais ...

Splendides photos de ces animaux auxquels leur taille et leur poids n'enlèvent rien de la grâce de leurs déplacements. Je vous livre un texte que j'ai écrit autour d'une baleine il y a quelques années. Il a été lu à de nombreuses reprises, par moi, mais aussi ...

Les gardiennes de la planète est un très beau film rempli de tendresse et de poésie. Il contient de magnifiques images marines montées de façon dynamique, vous ne verrez pas passer le temps. De plus le choix des chansons mêlées aux chants des baleines soulignent la féerie ...