RETOUR À REIMS (FRAGMENTS)

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Retour à Reims (fragments) de Jean-Gabriel Périot s’inspire d’un ouvrage du philosophe et sociologue Didier Eribon, paru en 2009, pour brosser un tableau de la condition ouvrière en France du début 1950 à nos jours . Pour ce documentaire présenté à la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes en 2021, le cinéaste a puisé dans des images d’archives de films ou d’émissions télévisées afin d’appuyer sa démonstration.

Jean-Gabriel Périot avait déjà employé le même procédé pour Une Jeunesse allemande (2015) où il évoquait la Fraction armée rouge (RAF), Lumières d’été (2016) consacré aux survivants japonais de la bombe atomique et Eût-elle été criminelle (2006) où il parlait de l’épuration des femmes à la Libération. Il s’est également passionné pour les Black Panthers (The Devil, 2012).

Dans son livre, Didier Eribon évoquait ses impressions sur la ville où il a passé son enfance et dont il est parti pour vivre librement son homosexualité. Il revenait à Reims trente ans après son départ. La mort de son père lui donnait l’occasion de s’interroger sur ses origines ouvrières. Il se définit lui-même comme un transfuge. Son récit a été adapté au théâtre par Thomas Ostermeier en 2019 avec Irène Jacob. Jean-Gabriel Périot a choisi de centrer son récit sur la grand-mère et la mère de l’auteur et a demandé à Adèle Haenel d’être la narratrice du documentaire. Il a procédé ainsi à un montage du récit original qu’il a raccourci et qu’il a rendu chronologique.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DOUCE FRANCE (Geoffrey Couanon montre comment des lycéens essayent d'arrêter un projet de parc de loisirs dans leur région. Ce documentaire montre des jeunes citoyens déterminés.) ou encore DEBOUT LES FEMMES ! (Gilles Perret et François Ruffin filment des travailleuses qui parlent de leurs conditions de travail.).

Avant de se lancer dans le projet de Retour à Reims (Fragments), Jean-Gabriel Périot avait tourné Nos défaites (2019) où il interrogeait des jeunes du Val-de-Marne sur la politique puis De la joie dans ce combat (2020) sur un  atelier de choristes amateurs où des femmes issues de quartiers populaires s’initient à l’opéra sous la direction de la cantatrice Malika Bellaribi Le Moal. C’est à l’initiative de la productrice Marie-Ange Luciani qu’il a relu le livre de Didier Eribon et qu’il s’est dit que cet ouvrage lui permettrait de revenir sur son propre milieu comme l’avait fait ce dernier. Le réalisateur est issu d’une famille de petits travailleurs isolés (serveurs, livreurs) et se sentait donc légitime pour aborder ce sujet.

Jean-Gabriel Périot a choisi Adèle Haenel comme narratrice car il souhaitait une voix qui s’éloigne le plus possible de l’auteur du texte : une voix de jeune femme pour lire un texte d’homme plus âgé. Il la trouvait idéale parce qu’il estimait que sa façon de s’exprimer avait quelque chose de populaire mais aussi parce qu’il trouvait qu’elle lui semblait incarner l’engagement et les luttes de sa génération.

Le réalisateur reconnaît que sa connaissance du cinéma politique l’a aidé à trouver les images qui allaient lui être nécessaires. L’INA, Ciné-Archives mais aussi des firmes comme Pathé et Gaumont lui ont aussi apporté une aide précieuse car les documents sont bien répertoriés. Il a été épaulé par la documentaliste Emmanelle Koenig, sa collaboratrice depuis des années. Le cinéaste estime que, dans son travail, l’image est aussi importante que le texte. Il construit son montage autour des archives qu’il déniche et ne les considère pas comme de simples illustrations destinées à servir son propos. Son but était de mettre en lumière des histoires fragiles et les laissés-pour-compte que sont les ouvriers. Selon ses dires, il a souhaité raconter une autre histoire de la France du 20e siècle.

« De santé fragile, ma grand-mère paternelle mourra une dizaine d’années après son mari, d’épuisement sans doute. Elle avait alors soixante-deux ans et faisait le ménage dans des bureaux pour gagner sa vie. Elle ne savait ni lire ni écrire et demandait qu’on lui lise ...

Dans l’essai sociologique de Didier Eribon, Jean-Gabriel Périot trouve un point d’ancrage à un discours cinématographique sur le monde ouvrier français de l’après-guerre à nos jours. Ici, les fragments de Retour à Reims sont des épisodes biographiques, choisis par ...

Un bon documentaire. J'ai regardé un petit peu sur arte qui fait tellement souvent de bons reportages, encore une fois je suis tombé sur une pépite, faut dire avec arte c'est quasi-toujours des excellents programme, quelle magnifique chaîne. ...