THAT COLD DAY IN THE PARK

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Frances Austen a trente-deux ans. Riche, célibataire, elle appartient à la bonne société de Vancouver et est toujours vierge. Depuis la mort de sa mère, elle vit seule dans un superbe appartement près du parc. Un jour, en rentrant chez elle, elle remarque un jeune homme assis sur un banc qui ne semble pas savoir où aller. Alors que la pluie se met à tomber, elle le voit de sa fenêtre et va le chercher pour lui proposer de se mettre à l'abri. Elle l'emmène dans son appartement où elle s'occupe de lui avec une attention toute maternelle bien qu'on sente que ce bel  inconnu la trouble. Mais a-t-elle bien fait de recueillir ce jeune homme mutique au visage d'ange? Qui des deux va prendre l'ascendant sur l'autre ?

Un an avant d'accéder à la célébrité avec M.A.S.H., Robert Altman nous propose cette histoire étrange et scabreuse, limite malsaine, qui nous raconte, à travers le portrait de Frances Austen, la solitude au féminin, les conventions bourgeoises et les névroses que cela peut engendrer. Inédit en France, ce film nous permet, entre autre, d'apprécier le talent naissant de son réalisateur et l'aura de son interprète, Sandy Dennis, qui  est prodigieuse de sensibilité, de fragilité et de mystère.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver QU'EST-IL ARRIVÉ À BABY JANE ? - ROBERT ALDRICH (1962) (Robert Aldrich nous dresse le portrait de deux femmes, deux soeurs, qui cohabitent et s'opposent dans un huis clos étouffant. Laquelle des deux dévorera l'autre ?) ou encore TROIS FEMMES - ROBERT ALTMAN (1977) (A l'instar de Bergman, Altman adore les portraits de femmes, les tourments et les circonvolutions de la psychologie féminine le fascinent tout au long de son oeuvre.).

Après avoir servi pendant la seconde guerre mondiale en tant que copilote de bombardier, Robert Altman, une fois démobilisé en 1947, décide de se consacrer à ce qui le fascine le plus : le cinéma. Après des essais plus ou moins heureux comme acteur, scénariste, réalisateur de documentaires ou de films institutionnels, il parvient, en 1957, à monter son premier long métrage qui traite des gangs d'adolescents avec un budget de 63.000 $ : The delinquents. C'est grâce à ce film qu'il a la chance d'être remarqué par Alfred Hitchcock qui lui propose la réalisation de plusieurs épisodes du fameux Alfred Hitchcock présente. S'ensuivront des épisodes de Bonanza et autres séries célèbres de la télévision américaine durant une petite dizaine d'années.

En 1967, il accepte de tourner pour la Warner un thriller de science fiction à petit budget, The countdown, qui ne marquera pas les mémoires mais qui lui permettra d'être crédible pour enchainer avec That cold day in the park. En 1970, il accepte de tourner un scénario que plusieurs réalisateurs prestigieux ont déjà refusé. C'est M*A*S*H qui marquera pour lui la consécration et un succès critique et commercial. Fort de ce triomphe qui lui permet une certaine liberté artistique il nous donne à voir aussitôt après le superbe et mésestimé Brewster Mc Cloud avec Bud Cort qu'il avait découvert dans M*A*S*H et qui allait triompher l'année suivante dans Harold et Maude de Hal Ashby. En 1971, il réalise John Mc Cabe avec Warren Beatty et Julie Christie. Ce film sera classé par l'American Film Institute comme un des dix meilleurs westerns de tous les temps. Viennent ensuite des films formidables comme Le privé en 1973, Nous sommes tous des voleurs en 74, Nashville en 1975 et pas mal d'autres qu'il serait trop long de citer ici mais qui marqueront notablement ce que le journaliste Peter Biskind a appelé Le nouvel Hollywood.

En 1980, il nous fait découvrir Robin Williams dans son adaptation de Popeye. Après une traversée du désert où il du mal à monter les films dont il a envie il revient en 1992 avec The Player puis l'année suivante avec Short cuts, adaptation réussie de plusieurs nouvelles de Raymond Carver. Difficile de ne pas citer Kansas city en 1996 ou Gosford park en 2001 comme étant des films où Altman est au sommet de son art et de son style si personnel. En 2006, quelques mois avant sa mort, il parvient à boucler sont dernier film au titre prémonitoire : The last show.

Film d’intérieurs et de portraits, sociaux et individuels, That cold day in the park est un objet étrange, malsain et fascinant. L’univers bourgeois dépeint dans la scène inaugurale est déjà étouffant : clos, écrasé par de courtes focales, il met en scène des vieillards ...

Frances (Sandy Dennis) est une jeune femme (30 ans environ) vivant seule dans un vaste appartement de Vancouver. Elle rentre chez elle un jour d’hiver pour recevoir quelques personnes. De ses fenêtres, elle observe un jeune homme qui reste sur un banc. Quand ses invités sont ...

Frances, veuve désœuvrée et esseulée, décide de recueillir chez elle le jeune homme qu’elle aperçoit par sa fenêtre, dans le parc en face de chez elle, silhouette énigmatique prostrée sous une pluie froide et pénétrante. A l’instar du magnifique "gens de la pluie" ...