A 14 ANS

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La classe de troisième est forcément un moment charnière : celui où il faut commencer à se projeter dans la vie d'adulte, envisager des choix professionnels. La dernière année passée au collège tient toujours d'une sorte d'adieu et d'un point de départ. Sarah, Jade et Louise vont vivre ce cap...

A partir de ces trois copines, A 14 ans est un film de résistance, celui à l'ennui de ces trois copines, enfermées dans la morosité d'une vie de banlieue sans horizon autre que le formatage des relations avec les garçons. Hélène Zimmer les observe avec une précision quasi-documentariste, notamment dans les dialogues particulièrement naturalistes.

Loin des chroniques habituelle des années collège, A 14 ans fait l'école cinématographique buissonières pour se rapprocher d'une étude de la féminité à la Maurice Pialat, la mini-bande de filles, aux manières rugueuses ou n'ayant pas la langue dans leur poche rappelant la Suzanne d' A nos amours, par un principe d' éducation sentimentale rugueuse  ou leur transition à vue d'oeil de gamines à jeunes femmes.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver À NOS AMOURS (Parce que Maurice Pialat signe un film coup-de-poing sur l'adolescence et lance par la même occasion la carrière de l'éblouissante Sandrine Bonnaire.) ou encore LES BEAUX GOSSES (Parce que ce premier film du dessinateur Riad Saatouf s'amuse avec les clichés autour de l'adolescence boutonneuse et constitue donc l'antithèse du très réaliste "A 14 ans".).

Hélène Zimmer n'a que dix ans de plus que ses protagonistes quand elle se lance dans  A 14 ans.La fraîcheur et le naturel de ce premier long-métrage tient probablement aux souvenirs encore proches de l'expérience de l'adolescence au féminin. Et sans doute de quelques traces autobiographiques de sa vie dans une famille monoparentale de classe moyenne. A 14 ans tenant de la (re)mise en scène de ces années dans le petit théâtre que peut devenir un collège, sa classe et ses couloirs.

Zimmer aura eu pour ambition de restituer la complexité de cette période, ses enthousiasmes comme sa monotonie, cet espace-temps où s'entrechoquent autant la sensation d'ennui que du temps qui file entre les doigts. La part d'intemporalité d' A 14 ans s'incarnant dans le langage utilisé dans le film, confrontant celui, déjà cru de la réalisatrice quand elle avait l'âge des personnages et celui de jeunes actrices de la génération suivante, Zimmer les incitant à combiner ses mots aux leurs, en faire une identité à part entière. De même A 14 ans naviguera entre écriture très précise et moments d'improvisation, donnant lieu à des séquences comme celle où les trois filles fument des joints dans une fête qui n'existait pas dans le scénario.

La vraie difficulté pour Zimmer sera avec les personnages de parents, symbolisant à leur manière une barrière morale, sans pour autant en faire des ennemies de leurs filles, les montrer comme des adultes faisant ce qu'elles peuvent face à des enfant en construction de leur personalités d'adultes, confortant A 14 ans dans une volonté d'authenticité, y compris dans le désarroi d'une population de banlieue, figés dans un environnement clos, un monde où tout passe par des émotions à fleur de peau.

Les jeunes d'aujourd'hui son vraiment parfaitement représentés dans ce film, seul et unique film qui montre la décadence occidentale et la dite "Putatisation" de la société chez les jeunes 15-18 ans. Nous pouvons voir dans ce film des jeunes se "clasher" en pleins cours, ...