PAROLE DE FLIC

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Après avoir quelque peu désorienté ses fans en incarnant l’inverti baron de Charlus dans Un amour de Swann de Volker Schlöndorff et, la même année, le garagiste hagard de Notre histoire de Bertrand Blier – César 1985 du meilleur acteur –, Alain Delon, ouf, revient à ses fondamentaux. Parole de flic, sorti le mercredi 21 août 1985, marque, en effet, le grand retour du grand Delon, dans un polar musclé mettant en évidence sa forme physique et son charme félin qui, à 50 ans tout juste, sont, l’un et l’autre, il faut l’avouer, toujours au top !

Delon est donc ici un ancien flic parti, il y a dix ans, au bout du monde pour oublier le meurtre impuni de sa tendre épouse. Le bout du monde, c'est, en fait, la République Populaire du Congo, remerciée dès les premières secondes du film. Alors qu’il fait joujou sur la plage avec les enfants du village, un télégramme lui apprend la mort de sa fille chérie, abattu par une étrange bande de néonazis lyonnais.

Mettez-vous à sa place ! N’écoutant que la voix du sang, son courage et son envie de vengeance, Pratt va quitter les plages ensoleillées de l’Atlantique-sud pour les banlieues sombres des rives du Rhône. Il y retrouvera un vieux copain toujours flic (Jacques Perrin) ainsi qu’une charmante jeune femme déjà flic (Fiona Gélin) et son assistant (Vincent Lindon). Heureusement que Delon est en pleine forme, car il est bien possible qu’il rencontre, également, un certain Abel Salem, alias Stéphane Ferrara, Champion de France professionnel des poids moyens 1982 !
Jugé trop violent, Parole de flic fut, d’abord, interdit aux moins de 18 ans puis, par la grâce mitterrandienne interposée, aux moins de 12 ans.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UN JUSTICIER DANS LA VILLE (1974) (Comme Delon venge sa fille tuée par un groupe de nazillons, Charles Bronson vengeait sa défunte épouse, agressée et violée par trois voyous.) ou encore LA MARIÉE ÉTAIT EN NOIR (1968) (Devenue veuve le jour de son mariage, Jeanne Moreau va se venger en retrouvant les cinq hommes responsables de la mort de son mari.).

Ne vous posez plus la question, oui, c’est bien Alain Delon que vous venez d’entendre chanter I don't know, en compagnie de Phyllis Nelson, l’américaine chanteuse disco des années 1970, morte d’un cancer treize ans après l’enregistrement de cette ballade, très Carpe diem : « Je ne sais pas si notre amour durera toujours. Tout ce que je veux pour nous, c'est être ensemble maintenant. » Delon chante en anglais, tout comme il parle anglais dans les premières scènes du film, tournées, pourtant, dans la très francophone République Populaire du Congo, qui redeviendra, sept ans après le tournage, la République du Congo. Ne cherchez pas non plus, la mystérieuse Kiki à laquelle est dédié le film n’est autre que Catherine Bleynie, la compagne du moment d’Alain Delon – après avoir été l’épouse du pilote automobile, Didier Pironi. Marchant main dans la main sur les plages congolaises pendant le tournage de Parole de flic, le couple fera la une de Paris-Match en mars 1985.

A 26 ans, Vincent Lindon n’avait pas encore fait beaucoup parler de lui, mais s’était déjà fait remarquer par Delon, entre autres, qui l’avait repéré pendant le tournage de Notre histoire, dans lequel, quasi débutant, il faisait partie de la bande de copains de Nathalie Baye, aux côtés de Gérard Darmon et Sabine Haudepin. Quant à Jacques Perrin, il retrouvera Alain Delon 18 ans plus tard, à la télévision, dans Frank Riva. Ecrite, comme Parole de flic, par Philippe Setbon, cette minisérie leur donnait l’occasion de se retrouver dans des rôles, finalement, assez semblables : Jacques Perrin en Directeur général de la Police, Alain Delon en flic revenant aux affaires après quelques années sabbatiques, pour enquêter sur la mort d’un collègue qui s’avère être son propre frère.

Curieusement, deux mois après la sortie de Parole de flic, dans lequel Alain Delon se déguise en clown pour débusquer le responsable de la mort de sa fille, Jean-Paul Belmondo se déguisait, lui aussi, en clown, mais dans le but de dévaliser la plus grande banque de Montréal, dans Hold-up, le film d’Alexandre Arcady !     

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Grandiose !Ridicule du début à la fin.Un film avec Alain Delon fait par Alain Delon pour Alain Delon.Une vision du monde par les yeux de Alain Delon.C'est lui le plus fort, le plus beau, le plus intelligent, le plus marrant.Les femmes le veulent, les hommes le jalousent. ...