LES LIAISONS DANGEREUSES

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La France, fin du 18e siècle, la marquise de Merteuil lance un défi à son ami et ancien amant, le vicomte de Valmont dont la réputation de séducteur n'est plus à faire. Elle va lui demander de séduire la candide Cécile de Volanges et de la déflorer dans le but de se venger du Chevalier Danceny qui la quitte pour épouser la jeune fille. "Amour et vengeance, vos joies préférées." dit la marquise à Valmont lorsqu'elle lui fait cette proposition. Imbroglio et trahison sont au centre de cette histoire où les conquêtes galantes sont considérées comme un combat et où tous les coups sont permis. S'ensuit un chassé-croisé de personnages manipulés de main de maître dans un récit difficile à résumer. Du libertinage à la tragédie, Stephen Frears prend un plaisir visible à nous entraîner dans l'aristocratie du siècle des Lumières où l'hypocrisie le dispute au raffinement.  

Un scénario sulfureux, un réalisateur au sommet de son art, un casting de rêve, tout est réuni ici pour faire de ce film un petit bijou à apprécier comme une gourmandise.

Adapté de la pièce de Christopher Hampton, elle-même adaptée du célèbre roman épistolaire de Pierre Choderlos de Laclos, Les Liaisons Dangereuses obtiendra l'année suivante trois Oscars, celui de la meilleure Direction artistique, des meilleurs costumes et de la meilleure adaptation cinématographique.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE TEMPS DE L'INNOCENCE ou encore VALMONT (MILOS FORMAN - 1988) .

Le livre de Choderlos de Laclos avait déjà fasciné Roger Vadim dans les années soixante. Il avait adapté l'histoire à l'époque moderne où Jeanne Moreau-Merteuil et Gérard Philipe-Valmont évoluaient entre Megève et Saint-Tropez. En 1999, Roger Kumble avec Sexe intentions en fait une adaptation plutôt réussie. Il transpose l'action de nos jours dans l'univers de la jeunesse dorée new-yorkaise. Plus récemment, Josée Dayan en a proposé une version plus fidèle à l'œuvre originale avec Catherine Deneuve dans le rôle de la Marquise et Ruppert Everett en Valmont.

Impossible de ne pas citer la version de Milos Forman qui, pratiquement en même temps que Frears, sortait son Valmont où Colin Firth et Annette Bening formaient le couple maudit. Pour ses Liaisons Dangereuses, Stephen Frears a su s'entourer de la crème des collaborateurs les plus talentueux pour reconstituer la splendeur de l'aristocratie française en cette seconde moitié du 18e siècle. Résultat : des décors superbes, des costumes d'une authenticité et d'une élégance admirables et une photo signée Philippe Rousselot qui fait nettement référence à Fragonard. Quant au casting, il est étourdissant. Frears était convaincu qu'il lui fallait travailler avec des acteurs ayant une formation théâtrale. C'est le cas pour tous à l'exception de Michelle Pfeiffer à qui il avait songé confier le personnage de la marquise de Merteuil. C'est elle qui a fini par le persuader qu'elle serait plus convaincante dans le rôle de Mme de Tourvel.  . 

Drew Barrymore et Sarah Jessica Parker avaient tout d'abord été pressenties pour incarner Cécile mais c'est finalement Uma Thurman qui décrocha le rôle. Mildred Natwick, qui incarne ici la tante de Valmont, a démarré sa carrière en 1940 avec John Ford dont elle devenue un des seconds rôles récurrents. Vincente Minnelli, Joseph Mankiewicz ou Laslo Benedek enrichissent sa filmographie. Il se trouve que son dernier film fut Les Liaisons dangereuses.

Vu mon excessive adoration de l'oeuvre de Laclos, c'est avec une certaine appréhension que j'ai décidé de me jeter à l'eau et de voir enfin le film. C'est quand même un tour de force appréciable de réussir à adapter un roman épistolaire d'une telle complexité. Rien que ...

Ces jeux pervers et raffinés d'aristocrates libertins et oisifs pourraient rebuter au premier abord, et j'avoue que je n'en suis guère friand, mais on se laisse prendre progressivement par les marivaudages tranchants comme une lame, étincelants comme le diamant, ...

(Journée Laclos : 2/4) L’adaptation d’un œuvre aussi complexe et retorse que le chef d’œuvre épistolaire de Laclos suppose des choix. En s’appuyant sur la version théâtrale du roman, Frears permet un compromis qui va permettre aux singularités cinématographiques ...