LA PIE VOLEUSE

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Youpi, un film avec Whoopi ! Pour une fois, le titre Français de ce polar qui repose beaucoup sur le charisme de Whoopi Goldberg est tout à fait à propos ! Car, dans ce film de 1987, le deuxième du réalisateur et scénariste Hugh Wilson, elle incarne une voleuse qui n’a pas sa langue dans sa poche. Un personnage haut en couleur, fringuée comme l’as de pique, qui sait crocheter les serrures comme personne et a un bagout d’enfer, même lorsqu’elle se retrouve confronté au type qu’elle vient de cambrioler ! Une scène où elle fait une prestation à la Eddy Murphy des grands jours.

Accusée à tort d’un meurtre, la petite maligne fera sortir le vrai coupable du bois. Autour d’elle, le casting est joli comme tout, avec, entre autres, Lesley Ann Warren, toujours très drôle lorsqu’il s’agit de jouer les hystériques comme dans Victor Victoria de Blake Edwards, et l’incontournable John Goodman, acteur fétiche des frères Coen, dans le rôle d’un flic qui n’aime pas trop les poursuites en voiture dans les rues en pente de San Francisco comme en témoigne une scène menée à cent à l’heure où sa collègue et lui laissent échapper Whoopi. Il faut dire qu’en 1987, Hugh Wilson n’était pas novice en matière de carambolages de voitures de flics puisque son premier film, trois ans plus tôt, n’était autre que le premier Police Academy ! Viendront ensuite d’autres comédies : Un ange gardien pour Tess avec Shirley MacLaine et  Nicolas Cage en 1994, Le Club des ex en 97 et Première sortie en 2000 où Brendan Fraser sort pour la première fois de l’abri atomique de ses parents à 35 ans. Des films qui, à chaque fois, font la part belle aux acteurs.

Et c’est vraiment le cas dans cette Pie Voleuse où Whoopi Goldberg est presque de chaque plan, dans une prestation proche de son rôle dans Jumpin’Jack Flash de Penny Marshall, l’année précédente : vanneuse en diable, indémontable en toutes situations, une nana capable de se préparer tranquillement un sandwich alors que les flics enfoncent sa porte…

 
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Difficile d’imaginer que Whoopi Goldberg, née le 13 novembre 1955 à New York, puisse, en réalité, s’appeler comme tout le monde. C’est pourtant le cas puisque son vrai nom est tout bêtement Johnson : Caryn Elaine Johnson. Ses premiers boulots, eux, ressemblent déjà plus à cette nana hors normes : maquilleuse de corps dans un funérarium et ouvrière en maçonnerie ! Très jeune, elle participe à des pièces à Broadway, commence à collectionner les récompenses pour ses prestations sur scène et à faire des one woman show.

La consécration viendra plus tard, d’un coup, à 30 ans, avec son premier rôle à l’écran en 1985 dans La Couleur Pourpre de Steven Spielberg. Dans le rôle de Celie, elle fait pleurer le monde entier et décroche une nomination à l’oscar. Un début de carrière sous le signe du drame pour une actrice qui ne sera ensuite appréciée que pour ses rôles comiques comme dans Jumpin’Jack Flash de Penny Marshall, toujours en 85, Fatal beauty de Tom Holland en 87 et surtout Ghost. Son rôle de médium sans scrupules qui finit vraiment par avoir un don est l’élément comique de ce thriller romantique de Jerry Zucker qui fait un carton en 1990 et lui offre l’oscar du meilleur second rôle féminin.

Mais son plus grand succès personnel reste Sister Act en 1992 qui sera suivi de Sister Act 2 en 1994, où elle déménage en fausse bonne sœur qui a le swing ! Pourtant, parallèlement, l’actrice continue à jouer dans des registres plus graves comme dans The Player, le portrait acide d’Hollywood par Robert Altman en 1992, dans Aussi profond que l’océan de Ulu Grosbard en 1999 aux côtés de Michelle Pfeiffer, et Une vie volée de James Mangold en 2000. Elle a aussi prêté sa voix inimitable (doublée en français par Maïk Darah) à de nombreux films d’animation comme Le Roi Lion de Disney où elle interprète la hyène Shenzi.

Perdue de vue, sur grand écran depuis quelques temps, elle se consacre à la télévision, alternant apparitions dans des téléfilms et des programmes spéciaux. Le point d'orgue de sa carrière sur petit écran étant son rôle de maîtresse de cérémonie des prestigieux Oscars. Elle fut d’ailleurs la première femme à avoir cet honneur et présenta la soirée des oscars quatre fois, en 1994, 1996, 1999 et en 2002. Cette femme de tempérament sans sourcils mais aux éternelles dreadlocks est l’une des quatre seules actrices américaines à avoir reçu à la fois un Oscar, un Tony award, un Emmy award, et un Grammy.