KINGS

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Los Angeles, début des années 90. Dans le quartier de South Central la tension est à son comble entre la police et les noirs. Le racisme est systémique et la méfiance perpétuelle. Dans une famille afro-américaine qui accueille des gamins quasi orphelins, la limite entre l’action sociale et la violence est un combat quotidien.

« Kings » est un film brutal et tendre signé de Denis Gamze Erguven en 2017. Un long métrage américain mais produit par des français et des belges, pour le plus grand bonheur d’une jeune cinéaste franco-turque.

Au générique, deux stars venues à la rescousse d’un projet fragile : Daniel Craig et Halle Berry environnés de jeunes et remarquables acteurs débutants. A défaut de défense des droits civiques bienvenus dans la guerre civile américaine.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DARK BLUE DE RON SHELTON (2003) (Kurt Russell incarne le flic brutal, corrompu et raciste qui est confronté à une série de meurtre. L'enquête va être rude dans une ville de Los Angeles sur le point de basculer dans l'émeute raciale. Le LAPD n'est-il qu'une officine pour une bande armée avec un uniforme ?) ou encore GRAND TORINO DE CLINT EASTWOOD (2008) (Sur le thème du voisin blanc irascible et raciste, Eastwood a frappé fort avec un film où il donne le pire puis le meilleur de lui-même. Un film généreux mais rude qui fut un succès pour le cinéaste et un triomphe pour la star.).

L’histoire est belle : Deniz G.Erguven, fille de diplomate turque réside en France pendant ses années d’enfance et de formation. Elle étudie à la Femis dont elle sort diplômée en 2006. Elle a déjà en tête le projet de « Kings » après que les émeutes de 2005 à Paris lui ont rappelé celles de 1992 à Los Angeles. Elle se rend aux Etats-Unis et rencontre nombre des protagonistes de ces violences qui ont fait suite aux brutalités policières contre Rodney King.

Mais, complètement inconnue de la profession elle ne rencontre aucun soutien sur place pour financer un film évoquant ces évènements. Elle réalise alors son premier long, en France, intitulé « Mustang » (2015). Le film qui évoque la lutte de femmes turques contre la domination masculine fait le tour du monde, remporte plusieurs prix et représente la France aux oscars. Forte de ce succès la cinéaste peut, dix années après son idée initiale, entreprendre le tournage de Kings, sur le lieu des émeutes.

Le film s’ouvre sur le meurtre tragique d’une adolescente, inspiré de celui de Latasha Harlins, tuée par méprise par une commerçante coréenne. Daniel Craig dans son rôle de blanc excédé assure là sa première composition hors James Bond. Il n’avait pas tourné autre chose que 007 depuis 2011. Halle Berry en mère courage y défend une cause politique, celle que proclame le titre du film : nous sommes tous des Rodney King.

Kings est en perpétuel mouvement et changement, construit une forme expérimentale à la croisée de la fiction esthétisée, de la reconstitution historique et du documentaire, en témoignent les nombreux plans sur la ville de Los Angeles en proie aux révoltes tirés des reportages ...

C'est en pleine résonance avec l'actualité que sort ce film qui retrace les émeutes qui ont ébranlé Los Angeles en 1991. Il semblerait bien que ces faits d'actualités se répètent. Les faits divers sont similaires et les émeutes semblent pouvoir commencer à tout instant. ...

J'ai été plutôt ravi de reconnaître le style et le thème fétiche fusionné, de Deniz Gamze Ergüven : le projecteur principalement centré sur des adolescents .Déjà la couverture de son tout premier film, Mustang dégage la même énergie: l amour fait la force. Dans Kings ...