PAS DE PRINTEMPS POUR MARNIE

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Quarante cinquième film d'Hitchcock (il en tournera encore quatre par la suite), “Pas de printemps pour Marnie” est le portrait, d'une femme kleptomane et frigide (Tippi Hedren) qui tente de vivre avec les affres de son mystérieux passé . Intrigué par son comportement, l'éditeur Mark Rutland (Sean Connery) l'engage comme secrétaire comptable dans sa maison d'édition. Mais poussée par son vice , Marnie s'enfuit un jour avec la caisse avant d'être rattrapé par Mark qui lui fait un chantage : soit elle l'épouse, soit il la dénonce à la police. 

Après le succès critique, public et financier de ses deux précédents films (“Psychose” et “Les oiseaux”), Hitchcock tourne “Marnie“ (titre original) d'après un roman de Winston Graham. Film qui fut très mal accueillit lors de sa sortie en 1964. Beaucoup reprochant au maitre du suspense la présence d'artifices techniques trop visibles (transparences poussées, décors irréalistes) alors que ceux ci servent à mieux pénétrer dans la psyché torturée du personnage de Marnie. Depuis, “Pas de printemps pour Marnie” a été réévalué et est considéré comme étant le dernier grand film du maitre du suspense. 

Dans un premier temps, le rôle féminin principal de “Marnie” fut envisagé pour Grace Kelly avec laquelle Hitchcock avait tourné “Le crime était presque parfait“, “La main au collet“ et “Fenêtre sur cour”. Mais l'actrice, devenue entretemps princesse de Monaco, du refuser le projet pour laisser la place à Tippi Hedren avec laquelle Hitchcock venait de tourner “Les Oiseaux”. De son côté Sean Connery, qui avait deux James Bond au compteur (“Docteur No” et “Bons baisers de Russie”), accepta le rôle de l'éditeur. D'une part parce qu'il était fan d'Hitchcock, d'autre part pour s'éloigner du personnage de 007 qui lui pesait déjà.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver REPULSION (Dans ce film de Polanski, Catherine Deneuve incarne une belle névrosée qui devient meurtrière.) ou encore UNE FEMME SOUS INFLUENCE (L'égarement d'une femme dans sa propre folie vu par la caméra tendre et compatissante de John Cassavetes).

Mère de l'actrice Melanie Griffith, Tippi Hedren, née en 1930, débuta à l'écran en tournant coup sur coup sous la direction d'Hitchcock “Les Oiseaux” et “Pas de printemps pour Marnie”, les deux seuls films réputés de sa filmographie . Mais les tournages de ces deux longs métrages ne furent pas une partie de plaisir. Hitchcock se comportant avec elle de manière très possessive, voire sexuelle, en la harcelant continuellement et en lui faisant quelques avances. Traumatisée, Tippi Hedren reconnu qu'au décès d'Hitchcock en 1980, elle ressentit comme un sentiment de soulagement.Du #MeToo avant la lettre en quelque sorte ! 

C'est en 1945 qu'Hitchcock réalise son premier film freudien avec “La maison du docteur Edwardes” où une psychiatre tente de guérir un docteur amnésique persuadé qu'il est coupable d'un meurtre. Par la suite Hitchcock fera de nouveau appel à Freud pour scruter les pathologies de ses personnages principaux dans quelques uns de ses films les plus réputés comme “Rebecca”, “Soupçons”, “Psychose”, “Sueurs froides” et “Pas de printemps pour Marnie”. Durant l'âge d'or d'Hollywood, d' autres grands metteurs en scène s'attaqueront eux aussi à des films noirs psychanalytiques tel John Brahm (“Le médaillon”), Fritz Lang (“Le secret derrière la porte”) ou Otto Preminger (“Le mystérieux docteur Korvo”). 

Immense compositeur du cinéma hollywoodien Bernard Herrmann (1911-1975) a signé les bandes originales de 80 films, du mythique “Citizen Kane” d' Orson Welles au “Taxi Driver” de Martin Scorsese. Mais Herrmann restera surtout célèbre pour avoir été le musicien fétiche d'Hitchcock avec lequel il travaillera à huit reprises entre 1955 et 1966. Notamment pour “La mort aux trousses”, “Psychose“ et “Pas de printemps pour Marnie“. Les deux finiront par se fâcher quand Hitchcock rejeta sa partition pour “Le rideau déchiré” sous l'impulsion des studios qui voulait une musique au potentiel commercial plus évident.

Je cherchais un film à chroniquer pour rendre hommage à Sean Connery, mais comme c'est un acteur dont je suis particulièrement fan, j'ai presque chroniqué tous ses films importants, par chance, il restait celui-ci, qui plus est, réalisé par Alfred Hitchcock, un des films ...

Marnie marque la fin d'une époque pour Alfred Hitchcock, la fin d'un âge d'or et d'un succès immense, en plus d'être sa dernière collaboration achevée avec le génial Bernard Herrmann à la bande-originale. Après celui-ci, il reviendra vers les thrillers et l'espionnage ...

Un film obsessionnel, non dénué de certaines maladresses dans ses effets, lorsqu'il tente de dire avec force hyperboles des trauma qu'on avait de toute façon saisis. De la même façon, la résolution de la scène primitive est un peu primaire (et rappelle d'ailleurs à la fois ...